Les trois pays de l’AES annoncent leur retrait de la Cour pénale internationale (CPI)

26.09.2025. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, trois pays sahéliens gouvernés par des juntes militaires, ont annoncé, avant-hie, leur retrait de la Cour pénale internationale (CPI), dénonçant un « instrument de répression néo-coloniale aux mains de l’impérialisme ». Amnesty International a regretté ce retrait qui risque de compromettre les actions des victimes de violences dans les pays concernés.

Dans un communiqué commun, les trois pays alliés dans une confédération, l’Alliance des Etats du Sahel (AES), ont indiqué que cette décision prise « avec effet immédiat» s’inscrit dans leur volonté « d’affirmer pleinement leur souveraineté ». « La CPI s’est montrée incapable de prendre en charge et de juger des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des crimes de génocide et des crimes d’agression avérés », ont ajouté les Etats de l’AES. Ils ont également précisé vouloir se doter de « mécanismes endogènes pour la consolidation de la paix et de la justice »: ils devraient prochainement créer une Cour pénale sahélienne.

Amnesty International a regretté cette décision mais a tenu à faire savoir que, « ce retrait n’aura toutefois pas d’incidence sur l’enquête en cours de la CPI au Mali pour des crimes commis depuis janvier 2012 sur le territoire ». Mais «une fois le retrait effectif cela compromettrait considérablement les chances des victimes et des survivants de futurs crimes de guerre, crimes contre l’humanité ou génocides dans ces pays du Sahel de pouvoir obtenir justice devant la CPI», souligne le directeur Amnesty International.

Les trois pays de l’AES sont confrontés à des violences meurtrières des groupes jihadistes liés à Al-Qaida et l’Etat islamique mais leurs armées sont également accusées de crimes contre des civils. La CPI, dont le siège est situé à La Haye (Pays-Bas), n’a pas officiellement à cette annonce. Fondée en 2002, l’institution a pour mission de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves commis dans le monde, lorsque les pays n’ont pas la volonté ou la capacité de le faire eux-mêmes. La CPI comptait jusqu’à présent 125 membres. Les Etats-Unis et la Russie n’en font pas partie, ni Israël, la Chine ou la Birmanie. Elle essuie régulièrement des critiques, notamment dans les pays africains, qui voient d’un mauvais oeil le fait que la plupart des personnalités poursuivies par cette Cour proviennent du continent africain (Algérie solidaire)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.