Abdelhafid Ihaddaden, le martyr dont le pôle scientifique et technologique de Sidi Abdellah porte le nom

26.05.2024. Le pôle universitaire des sciences et technologies de Sidi Abdellah, inauguré dimanche 19 mai par le président de la République Abdelmadjid Tebboune à l’occasion de la célébration du 68ᵉ anniversaire de la Journée nationale de l’étudiant, porte le nom du martyr Abdelhafid Ihaddaden.

Le nom du martyr Abdelhafid Ihaddaden mérite d’être gravé en lettres d’or dans l’histoire de l’Algérie et surtout pour les jeunes générations qui auront à parachever la libération du pays par leur contribution à son développement scientifique et technologique. Abdelhafid Ihaddaden n’était pas seulement le premier diplômé africain en génie nucléaire. Il avait également le souci de mettre son savoir au service de son pays même si malheureusement sa mort précoce et tragique ne lui a pas permis de connaitre l’Algérie indépendante qu’il voulait tant servir.

Abdelhafid Ihaddaden est issu d’une grande famille de jurisconsultes, de cadis et de notaires, originaire de Toudja en Kabylie, né le 8 mars 1932 à Sidi Aïch où son père, Mohand Saïd exerçait les fonctions de cadi-notaire. Il a fait ses études primaires à Taher (Jijel) de 1938 jusqu’à 1944. Ensuite, de retour au village de ses parents Toudja, Abdelhafid entame ses études au collège de Bougie de 1944 à 1948. Puis, il continua ses études secondaires à Sétif de 1948 à 1951, il décrocha le baccalauréat avec mention, avant de s’envoler vers la France où il continue ses études supérieures à l’École nationale supérieure des arts et métiers de Paris de 1951 à 1956. En 1956, Abdelhafid Ihaddaden rejoint le FLN et c’est dans ce cadre qu’il fut envoyé en Tchécoslovaquie pour suivre des études en génie nucléaire à l’Université technique de Prague grâce à une bourse d’études de l’Union internationale des étudiants (UIE). Parallèlement à ses études, il a été chargé par le FLN d’établir des contacts avec les responsables de certains pays d’Europe centrale. En 1961, il obtint le diplôme d’ingénieur en génie nucléaire.

Abdelhafid Ihaddaden n’était pas seulement un génie dans son domaine mais il était également animé du désir patriotique de mettre son savoir au service de son pays comme en atteste cet extrait d’une lettre envoyée à son frère Zahir Ihaddaden le 26 avril 1961 : « Une centrale atomique n’est pas un jouet que l’on calcule sur du papier. Il faut la voir et connaître tous ses rouages pour que demain je sois capable seul de la guider et même de concevoir tous les éléments pour sa construction ». Abdelhafid Ihaddaden est mort le 11 juillet de la même année, dans l’explosion de l’avion Iliouchine 18 de la compagnie tchécoslovaque, qui le transportait de Prague à Bamako via Rabat. Au bord de l’appareil se trouvait l’ingénieur Abdelhafid Ihaddaden ainsi que 8 autres spécialistes algériens dans les mines, l’électronique et le génie nucléaire. Tous ont trouvé la mort dans l’avion abattu par l’armée française. Les milliers d’étudiants brillants qui fréquentent les Ecoles nationales supérieures du pôle scientifique et technologique qui porte désormais son nom auront à coeur de suivre l’exemple de leur aîné dans l’appropriation du savoir et dans la volonté de le mettre au service de l’Algérie. (Algérie solidaire)