Al-Qaïda aurait tenté de négocier une trêve avec la Mauritanie

Des documents retrouvés par les Américains dans la cache du numéro 1 d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden en 2011 et publiés par le gouvernement américain ont révélé que le groupe a cherché à signer un accord de paix avec la Mauritanie pour se concentrer sur l’Algérie. Le document récupéré par l’armée américaine dans la cache de Ben Laden constitue une correspondance entre les leaders d’Al-Qaïda et ceux d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), prévoyant un plan de paix avec les autorités mauritaniennes d’une durée d’une année renouvelable.

Selon le même document, AQMI (la branche maghrébine de l’organisation terroriste dirigée par Abdelmalek Droukdel) s’est engagée à cesser ses actes terroristes en Mauritanie en contrepartie de l’engagement de cette dernière de ne pas mener d’attaques contre le mouvement et de libérer tous les prisonniers d’Al-Qaïda qui y sont détenus. En outre, le gouvernement mauritanien devait payer une somme de 10 à 20 millions d’euros annuellement à Al-Qaïda pour que cette dernière renonce à l’enlèvement des touristes étrangers. Selon les documents que le gouvernement américain a commencé à publier depuis mardi, AQMI voulait se concentrer sur l’Algérie. Toutefois, des officiers des services secrets américains ont dit ne pas détenir des preuves quant à la concrétisation de cet accord entre Al-Qaïda et les autorités mauritaniennes. De son côté, Hocine Ould Naji, conseiller juridique du Président mauritanien, a démenti catégoriquement tout contact  entre le gouvernement mauritanien et cette organisation terroriste.

Dans une déclaration à Reuters, le responsable mauritanien a dit que « son pays s’oppose toujours au versement des rançons et au financement indirect des terroristes et qu’il n’y a aucun accord secret entre la Mauritanie et ces terroristes.» Pour appuyer la thèse gouvernementale, la presse mauritanienne rappelle que le refus de Nouakchott de payer la rançon aux ravisseurs et de participer aux négociations pour la libération des otages européens kidnappés dans son pays dément tout contact entre les deux parties sur le sujet. Cependant des indices montrent que des groupes terroristes activant dans la région du Sahel ont des points d’attache en Mauritanie. Un des ravisseurs des humanitaires enlevés par le MUJAO dans un camp sahraoui près de Tindouf a été localisé dans la capitale mauritanienne avant d’être extradé vers l’Algérie.