Constitution : Laraba avait déjà proposé son projet à Ouyahia et Bouteflika

Le journaliste algérien Anouar Malek vient de jeter un véritable pavé dans la mare. Le journaliste fait partie des influenceurs algériens qui mènent depuis plusieurs semaines une campagne contre le projet de révision constitutionnelle auquel ils reprochent notamment le fait d’avoir tourné le dos à plusieurs constantes de la révolution algérienne en rapport avec l’identité nationale. Dans une de ses dernières vidéos postées sur Youtube, le journaliste algérien rapporte deux informations intéressantes qui peuvent éclairer utilement le débat actuel sur le projet de révision constitutionnelle.

La première information concerne le projet constitutionnel proposé par la commission présidée par Ahmed Laraba. On apprend ainsi que le projet en question n’est que la version légèrement remaniée d’un projet qui a déjà été proposé à  Said Bouteflika et Ahmed Ouyahia à la fin du quatrième mandat. Ces derniers avaient donné leur accord mais ont préféré attendre le cinquième mandat pour le faire passer plus tranquillement.  L’avortement du cinquième mandat n’a pas empêché visiblement Ahmed Laraba de revenir à la charge. Il a réchauffé son projet avant de le proposer au président Tebboune. Pour mieux faire passer leurs amendements scélérats, les rédacteurs du projet ont ajouté la référence au  1er novembre.

La seconde information livrée par Anouar Malek concerne la position de feu Ahmed Gaïd Salah, l’ancien chef d’état-major de l’armée algérienne. Ce dernier aurait exprimé à la veille de l’élection présidentielle du 12 décembre dernier sa réserve quant à l’organisation d’un référendum sur la constitution avant le renouvellement des institutions de l’Etat algérien (APN, Conseil de la nation, APC, APW). Le président Tebboune a inversé le processus imaginé par feu Ahmed Gaïd Salah puisqu’il n’a pas hésité à faire adopter son projet de constitution par des assemblées frappées de discrédit populaire au risque de provoquer la désaffection de larges secteurs de l’opinion publique algérienne.

Mustapha Senhadji