De faux étudiants manifestent devant la Grande poste à Alger

Malgré le récent changement de son directeur général, l’agence de presse gouvernementale APS continue de contribuer à l’intoxication de l’opinion publique algérienne et internationale. Dans son édition du mardi 13 août, l’APS rapporte que « Les étudiants ont organisé, mardi, une nouvelle marche pacifique à Alger pour réaffirmer leur soutien aux revendications du Hirak populaire jusqu’à la concrétisation du changement radical, exigeant le départ de tous les symboles de l’ancien régime. Les étudiants ont parcouru les principaux axes de la capitale menant vers la place de la Grande poste, après leur rassemblement à la Place des Martyrs, constituant désormais le point de départ de cette marche hebdomadaire à travers laquelle ils ont exprimé leur attachement aux revendications du Hirak populaire jusqu’à la concrétisation d’un changement radical, et à la lutte contre les symboles de la corruption.

« Scandant des slogans exigeant le départ des symboles de l’ancien régime et consacrant « la souveraineté du peuple », les étudiants ont appelé à une « Algérie libre et démocratique ». A travers leurs banderoles, les étudiants ont exprimé leur « ferme rejet » d’un dialogue national avec des figures de l’ancien régime qualifiées de « corrompues », insistant sur « l’impératif d’écarter toute personne impliquée dans des affaires de corruption ». Ils ont fait part également de leur détermination à poursuivre cette marche hebdomadaire jusqu’à satisfaction de toutes les revendications du mouvement populaire. »

Après vérification auprès de nos correspondants sur place, il s’avère que la plupart des manifestants de ce mardi à Alger étaient des activistes du MAK soutenus par quelques dizaines de militants du FFS, du RCD, de Mouwatana et de Barakat. Nos correspondants ajoutent que parmi les manifestants, il y avait très peu d’étudiants, ces derniers sont d’ailleurs en vacances. A sa décharge, l’APS n’est pas la seule à faire dans le faux reportage. La plupart des médias du microcosme algérois tant francophones qu’arabophones n’ont pas hésité à faire de même. Les observateurs interrogés expliquent cette dérive médiatique par le fait que les médias algérois roulent pour la plupart pour ce que les Algériens appellent « l’Etat profond ». Ce dernier est sous contrôle de la mafia politico-financière et des minorités culturelles et idéologiques qui squattent l’Etat algérien depuis l’indépendance. Ces dernières se sentent menacées par les changements survenus récemment sous la pression du mouvement social et du commandement de l’ANP. C’est pourquoi elles jouent désormais la carte de l’escalade et du chantage à la désobéissance civile pour empêcher tout changement véritable.

Mustapha Senhadji