Des Algériens manifestent à Paris contre le cinquième mandat

Plusieurs centaines de ressortissants algériens se sont rassemblés ce dimanche à la Place de la République, à Paris, pour exprimer leur hostilité au cinquième mandat du président Bouteflika. Les manifestants se sont rassemblés à l’appel d’un collectif qui s’est appelé Algérie Debout. Le rassemblement a duré près d’une heure et les manifestants se sont dispersés dans le calme en promettant de revenir plus nombreux la semaine prochaine. Ce rassemblement n’étonne guère les observateurs qui s’attendent à ce genre de manifestations hostiles au président Bouteflika surtout dans la région parisienne qui compte une grande communauté d’origine kabyle au sein de laquelle se recrutent de nombreux opposants au pouvoir algérien.

Les observateurs insistent sur la diversité de la société algérienne et estiment tout à fait normal le fait que le cinquième mandat divise à ce point les Algériens. Cependant, ils s’étonnent que les médias français et à leur suite certains médias algériens mettent en exergue les manifestations hostiles au cinquième mandat même quand elles sont minuscules tout en se gardant bien de rappeler que des millions d’Algériens continuent d’exprimer leur attachement au président Bouteflika malgré son état de santé fortement diminué. En France, où le poids de la propagande anti-algérienne demeure très fort, des Algériens se sont organisés récemment en Collectif pour défendre leur soutien au cinquième mandat. Nous en parlerons dans une prochaine livraison.

Par ailleurs et quelle que soit la légitimité dont peuvent se targuer les opposants au cinquième mandat, des militants associatifs rappellent qu’il y a d’autres moyens pour exprimer sa volonté de changement comme par exemple le fait de voter pour un autre candidat de son choix. Plusieurs voix se sont élevées ces derniers jours contre le danger du recours à la rue dans le cadre de la campagne présidentielle. Si des manifestations au demeurant très peu représentatives ont eu lieu contre le cinquième mandat -on est loin de la « vague anti-cinquième mandat » dont parle une certaine presse- les observateurs se demandent ce qui pourrait arriver si les partis et organisations sociales favorables au président Bouteflika décidaient de faire descendre des dizaines de milliers de citoyens dans la rue.

Mustapha Senhadji