D’où proviennent les drones utilisés par le Maroc dans sa dernière attaque ?

Quatre jours après l’attaque marocaine qui a ciblé deux camions de transport civils et tué trois ressortissants algériens dans la partie du Sahara occidental sous contrôle du Front Polisario, la question relative à l’armement employé par l’armée marocaine reste toujours posée même si la vidéo montrant les deux camions calcinés confirme la haute précision de la munition utilisée, ce qui laisse penser qu’il s’agit bien d’une attaque au moyen d’un drone.

Reste la question concernant le type de drone et son origine. Au lendemain de l’attaque, plusieurs experts militaires ont dirigé leurs soupçons vers des drones israéliens Hermes 450 équipés de missiles Hellfire pour la simple et bonne raison que le royaume du Maroc dispose en effet de ces drones et qu’il les avait déjà utilisés contre des cibles sahraouies. Cependant, des médias israéliens ont révélé que le ministre israélien des affaires étrangères a assuré à son homologue américain que les drones israéliens n’étaient pas impliqués dans les derniers développements en Afrique du nord.

Si l’armée marocaine n’a pas utilisé des drones israéliens dans son attaque contre les ressortissants algériens, il reste deux autres pistes. Soit des drones Wing Loong de fabrication chinoise offerts par les Emirats Arabes Unis (EAU) soit des drones turcs Bayraktar TB-2 munis de munition MAM-L acquis récemment par le Maroc. En effet, une récente vidéo a montré des drones Bayraktar TB-2 décoller de la base aérienne de Smara dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc et qui se trouve à 230 Km du lieu de la frappe qui a visé les deux camions algériens. En tout état de cause, les enquêteurs de l’armée algérienne ont sans doute pu réunir assez d’éléments pour déterminer la nature et l’origine des missiles utilisés dans cette attaque. Par ailleurs, et quelle que soit l’origine des drones employés par le Maroc, ce pays reste pleinement responsable de son forfait. Un forfait qui ne doit pas rester impuni.

Mohamed Merabet