France : Un journaliste de TV5 désavoué par sa direction pour avoir interrogé de façon « abrupte » un officier israélien

24.11.2923. Dans la « patrie des libertés », les journalistes ont visiblement du mal à faire librement leur travail. Un journaliste de TV5 Monde, Mohamed Kaci, a tout simplement été désavoué par sa direction pour avoir interrogé de « manière trop abrupte » un porte-parole de l’armée israélienne.

Le lundi 20 novembre, la direction de l’information de la chaîne publique française TV5 Monde a publié un communiqué à propos de l’interview d’un des porte-parole de l’armée israélienne, Olivier Rafowicz, par le journaliste Mohamed Kaci. L’entretien s’est déroulé en direct, le 15 novembre dernier, L’officier israélien était interrogé sur l’opération militaire israélienne menée contre l’hôpital Al Shifa à Gaza.

« A la fin de l’entretien mené par le présentateur de cette édition, Mohamed Kaci, les règles journalistiques, applicables à toute interview, n’ont pas été respectées », a estimé la direction de l’information de TV5Monde, en ajoutant que les propos de M. Kaci donnent « l’impression (…) que les modalités d’intervention de l’armée israélienne étaient équivalentes à la stratégie du Hamas, organisation considérée comme terroriste par de nombreux Etats ». De plus, la direction de l’information de la chaîne « regrette profondément » que l’entretien se soit terminé « de façon trop abrupte », selon elle. La direction ne s’est pas contentée d’un tel désaveu. Elle a menacé qu’elle « prendra toutes les mesures nécessaires » pour « s’assurer d’une information factuelle et équilibrée de la situation ».

Suite à ce communiqué, le mardi 21 novembre, la section du Syndicat national des journalistes de la chaîne a regretté la réaction de la direction de l’information, estimant que ce communiqué « ressemble à un désaveu » de Mohamed Kaci. De son côté, le syndicat SNME-CFDT de TV5Monde a tenu à exprimer sa « totale solidarité » envers M. Kaci. « Il n’est pas admissible de considérer qu’un journaliste est partisan quand il pose une question qui dérange son interlocuteur », a plaidé le syndicat, estimant que leur confrère avait respecté la charte de déontologie de Munich, référence européenne en la matière, « et, comme tel, il ne saurait être sanctionné » (Algérie solidaire)