Ksentini évoque les prisonniers algériens de Guantanamo
Dans sa dernière déclaration à la presse, Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH) a tenu à rappeler qu’il reste sept (7) prisonniers algériens à Guantanamo. Ces prisonniers détenus depuis les évènements du 11 septembre 2001 n’ont jamais été jugés et devraient être relâchés en l’absence d’accusations précises ni de jugement équitable, a déclaré Me Ksentini qui n’a pas mâché ses mots en parlant des autorités algériennes compétentes et notamment le Ministère des affaires étrangères dont les portes sont restées fermées devant les demandes insistantes de l’institution que préside Me Ksentini.
Cette sortie médiatique du président d’une institution qui reste malgré son caractère consultatif une institution officielle, ne manquera pas d’étonner les observateurs. Comment se fait-il que le MAE ne réponde pas aux demandes de cette institution dont la mission est de s’enquérir du respect des droits humains des citoyens algériens aussi bien en Algérie qu’à l’étranger ? Les Algériens détenus à Guantanamo ne sont-ils pas des Algériens ? S’ils sont coupables, qu’ils soient jugés selon les lois américaines et s’ils ne le sont pas, comment se fait-il que l’Etat algérien ne fait rien pour leur venir en aide et accélérer leur libération ?
Les observateurs interrogés mettent en avant la complexité de ce dossier politico-judiciaire qui revêt une dimension diplomatique évidente. La diplomatie algérienne est engagée sur plusieurs fronts dans des discussions difficiles avec les Etats-Unis notamment dans le cadre du partenariat dans la lutte anti-terroriste et un dossier comme celui des détenus de Guantanamo risque de parasiter ces négociations. Il n’empêche que la zizanie créée par ce dossier entre la CNCPPDH et le MAE n’est pas la bienvenue dans une conjoncture où toutes les institutions sont appelées à travailler de concert pour faire valoir les intérêts stratégiques du pays.