La classe politique réagit au départ du général Mohamed Mediene

Le départ à la retraite du patron du DRS, le général de corps d’armée Mohamed Mediene dit Toufik a fait réagir la classe politique. La plupart des partis politiques reconnaissent l’importance de l’évènement qui constitue un véritable tournant dans la vie institutionnelle du pays dans la mesure où le général Toufik a dirigé ce département durant 25 années. Les partis du gouvernement mettent l’accent sur le fait que la restructuration des services de sécurité et les nominations effectuées par le président de la république sont du ressort constitutionnel de ce dernier et n’ont rien d’extraordinaire, niant par là ce qui circule comme rumeurs à propos des luttes qui déchirent les différents clans au pouvoir.

De leur côté, les petits partis qui gravitent autour de ce qui est appelé le « clan présidentiel » (entendre par là le frère cadet du président, Saïd Bouteflika) n’hésitent pas à chanter la chanson suivant laquelle le départ du général Toufik serait un épisode décisif dans le processus de transition vers un « régime civil » comme si ce dernier pouvait être identifié au départ d’une personnalité, aussi influente fut-elle.

Du côté des partis d’opposition, la lecture paraît plus nuancée. Le dirigeant du MSP, Abderrazak Makri reconnaît dans sa page Facebook que le départ du général Toufik est un évènement important mais ajoute que ce départ ne suffit pas et qu’il faut aller vers un « gouvernement civil » dans lequel les services de sécurité n’auront plus à intervenir dans les affaires politiques et économiques, ni dans la vie des partis, des syndicats et des associations de la société civile. Le porte-parole du parti des « avant-gardes des libertés », Ahmed Adhimi est allé dans le même sens en émettant le souhait que le départ du général Toufik soit le prélude à une véritable démocratisation de la vie politique et institutionnelle. Les autres partis de l’opposition, notamment le RCD et le FFS n’ont pas encore réagi officiellement mais au fond leurs positions ne devraient guère différer de celles exprimées par le MSP et le parti des « avant-gardes des libertés » d’Ali Benflis même si leur revendication d’un « gouvernement civil » ne les a jamais empêchés d’avoir des « protecteurs » au sein du DRS et de la hiérarchie militaire.