La communauté internationale impuissante devant la tragédie d’Alep

La communauté internationale a multiplié ses efforts en vue d’un règlement de la crise en Syrie, face à l’escalade de la situation humanitaire dans le pays notamment dans les quartiers rebelles d’Alep (Nord) où des milliers de civils sont pris au piège par les combats armés. Une vive tension règne dans la partie Est d’Alep, sous contrôle des rebelles, en proie à des combats entre ces derniers et les forces gouvernementales syriennes qui ont lancé, le 15 novembre, une vaste offensive pour libérer ce secteur stratégique. Soutenues par des bombardements russes, les forces gouvernementales ont jusque-là, reconquis près de 40% de la partie Est d’Alep, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Elles poursuivent notamment leur avancée dans le quartier de Cheikh Saïd (sud-est), selon l’agence de presse syrienne, Sana.

Préoccupé par l’escalade de la tension à Alep, le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu mercredi une réunion d’urgence à New York sur la situation critique à Alep-Est à la demande de la France. Au cours de cette réunion, Stephen O’Brien, patron des opérations humanitaires des Nations unies, a averti que la ville d’Alep risque de « devenir un gigantesque cimetière » si les combats ne cessent pas et que l’aide humanitaire reste bloquée. Pour apaiser la tension, le patron des opérations humanitaires des Nations unies, a « supplié » les belligérants « de faire tout leur possible pour protéger les civils et pour permettre l’accès à la partie assiégée d’Alep-Est… ». Il a, en outre, appelé le gouvernement syrien à autoriser l’entrée « en toute sécurité » de camions d’aide humanitaire dans Alep-Est.

Pour sa part, le représentant permanent adjoint de la Chine à l’ONU, Wu Haitao, a appelé la communauté internationale à faire davantage d’efforts pour une désescalade à Alep. « La Chine est attristée par les souffrances du peuple en Syrie et condamne toute attaque ciblant les civils et installations civiles », a indiqué M. Wu appelant la communauté internationale à « exhorter toutes les parties en Syrie à mettre fin aux hostilités et à travailler sans relâche pour aboutir à un accord via des négociations de paix », en vue d’un règlement de la crise qui secoue le pays depuis mars 2011. Cependant, l’attention des observateurs et des diplomates se porte plus vers les deux principaux acteurs extérieurs qui pourraient influer directement sur la situation en Syrie, à savoir la Russie et la Turquie. Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine ont convenu, lors d’un entretien téléphonique mercredi, d' »accélérer les efforts » pour mettre fin aux combats à Alep et permettre l’acheminement de l’aide humanitaire dans la ville syrienne, d’après l’agence de presse turque Anadolu. Les deux pays se sont rapprochés récemment après une brouille diplomatique de plusieurs mois. Les observateurs ne voient aucune perspective de solution en Syrie en dehors d’un compromis russo-turc.