La participation, seule inconnue dans une élection présidentielle sans suspense
07.09.2024. Les Algériens s’apprêtent à élire leur président de la république ce samedi 7 septembre. Si le président sortant Abdelmadjid Tebboune semble bien parti pour briguer un second mandat au vu du soutien dont il bénéficie de la part des grands partis connus pour leur proximité avec l’Administration (FLN, RND), il reste une inconnue : le taux de participation.
La plupart des médias nationaux ont cherché à vendre l’impression qu’il s’agit d’une élection présidentielle libre et ouverte en couvrant la campagne électorale des trois candidats en lice de manière apparemment équilibrée. Mais les Algériens ne sont pas dupes. Ils savent que le président sortant part dans la course avec une longueur d’avance. En effet, dès l’annonce de sa candidature, la machine administrative et ses prolongements politiques, médiatiques et sociaux s’est mobilisée en sa faveur.
Bien entendu, le fait qu’il se présente comme le candidat de l’Etat profond n’enlève rien au fait qu’Abdelmadjid Tebboune se présente devant les électeurs algériens avec un bilan concret globalement positif surtout sur les plans économique et social contrairement aux deux autres candidats qui ont certes le mérite de la nouveauté mais qui ne peuvent se prévaloir d’une quelconque expertise en matière de gouvernance.
Ces éléments font dire aux observateurs qui suivent de près cet évènement national que l’enjeu essentiel de cette élection présidentielle sans suspense est le taux de participation. S’il approche les 50%, le pouvoir pourrait estimer avoir gagné son pari d’une légitimation dont il a besoin pour continuer et approfondir ses réformes à l’intérieur et pour mieux défendre les intérêts stratégiques du pays à l’extérieur dans une conjoncture régionale et internationale délicate.
Mohamed Merabet