La présidence annule les projets de privatisation décidées par Ouyahia

Une circulaire émanant de la Présidence de la république aurait instruit le premier ministre d’arrêter immédiatement le processus de privatisation des entreprises publiques qui était en cours. Pour rappel, la dernière réunion de la Tripartite a débouché sur la décision de l’ouverture du capital des petites et moyennes entreprises aux privés. Une liste de 1 200 entreprises publiques éligibles à la privatisation a été choisie et devait recevoir l’aval des Conseils de participation des différents groupes publics concernés.

La décision de privatisation des entreprises publiques a provoqué des réactions hostiles au sein de la classe politique et dans la société civile. Le premier à s’être opposé à cette décision fut le leader du MSP, Abderrazak Makri qui avait exprimé la crainte que le processus de privatisation risquait en l’absence de transparence de se transformer en braderie du patrimoine public au profit des « clients  » du pouvoir. De son côté, le secrétaire général du FLN est monté au créneau en rappelant l’attachement de son parti au secteur public.

L’annulation par la présidence de la république des mesures prises par le premier ministre, Ahmed Ouyahia, est interprétée par les observateurs comme un désaveu de la politique économique de ce dernier. L’annulation en question laisse penser que le processus de privatisation qui devait être lancé dans les prochaines semaines ne réunissait pas toutes les conditions procédurales de transparence et d’équité. Cependant, les mêmes observateurs ajoutent qu’il n’est pas invraisemblable que l’annulation des mesures de privatisation soit le résultat des pressions de certains « hommes d’affaires » qui se sont plaints récemment de la voracité de leurs concurrents du FCE qui s’apprêtaient à prendre des parts dans le capital de plusieurs centaines d’ entreprises publiques.