La résistance palestinienne contraint Israël à accepter un cessez-le-feu à Gaza

Une trêve précaire règne à Gaza après l’annonce hier dans la soirée d’un accord de cessez-le-feu entre le gouvernement israélien et le mouvement palestinien Jihad islamique. Après les bombardements aériens et navals de ces trois derniers jours qui ont fait 44 morts et plusieurs centaines de blessés sans parler des dégâts occasionnés aux habitations et aux infrastructurelles vitales, la population gazaouie va essayer de panser ses blessures et de reprendre son souffle. Certes, le cessez-le-feu reste fragile et peut à tout moment être rompu par l’armée israélienne au moindre prétexte. L’arrêt des bombardements ne signifie pas l’arrêt des souffrances de la population engendrées par le blocus injuste et inhumain qui dure depuis plus de 15 ans. Il y a aussi l’occupation d’une partie de la Cisjordanie et les conséquences des fermetures régulières des frontières qui asphyxient l’économie palestinienne et rendent insupportables les conditions de vie de millions de Palestiniens.

Mais l’arrêt des bombardements reste néanmoins une grande victoire de la résistance palestinienne. Il ne faut pas oublier que quelques jours plus tôt, le gouvernement israélien affirmait que l’opération allait durer au moins une semaine jusqu’à la destruction du potentiel militaire du mouvement Jihad islamique taxé de « terroriste ». Aujourd’hui, le même gouvernement israélien a été bien obligé de négocier avec cette organisation « terroriste » à travers la médiation de l’Egypte et du Qatar. Nul doute que le gouvernement israélien n’a accepté l’accord de cessez-le-feu qu’à contrecoeursous la pression de son allié américain et par crainte qu’une prolongation des hostilités risquait d’embraser une nouvelle fois la région, ce que les Américains ne souhaitent pas pour le moment alors qu’ils sont déjà occupés sur d’autres fronts (Ukraine, Chine)

La victoire de Gaza- tout comme la victoire enregistrée à Al Qods l’année dernière- est avant tout à mettre à l’actif du peuple palestinien qui a su rester uni et mobilisé derrière tous ceux parmi ses enfants qui osent brandir leurs armes face à l’agresseur israélien. Cet attachement viscéral du peuple palestinien à l’unité nationale et au choix de la résistance multiforme (armée et non armée) loin des mirages entretenus par ceux qui courent en vain derrière les chimères d’Oslo en feignant d’oublier que la négociation n’a de sens que si elle se base sur un rapport de forces favorable. C’est ce même pari pour l’unité des rangs palestiniens que l’Algérie a fait en organisant à Alger une rencontre entre la direction de l’OLP et la direction du Hamas. En effet, seul le dépassement des divisions et des frictions internes encouragées par l’occupant pourra à la longue permettre aux Palestiniens de construire patiemment le rapport de forces indispensable pour entrer dans une négociation sérieuse sur la base de la reconnaissance pleine et entière du droit du peuple palestinien à l’autodétermination conformément aux normes universelles du droit international.

Mohamed Merabet