La surfacturation représentait plus de 35% de la valeur des importations

Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a chiffré, lundi à Alger, « la valeur réelle » des besoins du marché national en importations à 28 milliards (mds) USD, contre 64 mds USD les années auparavant (2014), en raison de la  surfacturation. Invité du Forum de la Chaine I de la Radio nationale, le ministre a indiqué que le secteur poursuit la lutte contre le phénomène de surfacturation en vue réduire la valeur des importations, laquelle a été amené à 8 mds USD en 2020, sans que cela ait impacté la disponibilité des produits sur le marché national. Pour le ministre, cet indicateur a un line direct avec « la maîtrise de la surfacturation » qui représentait, les années précédentes, entre 30% et 35 % de la valeur de la facture des importations ».

Concernant la Loi organique relative aux lois de Finances, M. Benabderrahmane, a fait état de la présentation de tous les textes d’application relatifs à la Loi organique n 18-15 relative aux lois de Finances, consistant essentiellement en la réforme budgétaire et des finances publiques. L’objectif étant la maîtrise des dépenses, des programmes d’investissement public et des modalités de dépense des recettes budgétaires, a-t-il précisé annonçant l’achèvement des réformes dans le secteur des Finances en 2023. Soulignant que la rationalisation et la maîtrise des dépenses de l’Etat ne sont pas synonymes d’une « austérité absolue », M. Benabderrahmane a indiqué que les dépenses sont évaluées économiquement suivant leurs coûts réels, et c’est ainsi, qu’aucun hausse d’impôt ou de charge n’est venue peser sur le citoyen, au titre de la Loi de finances 2021.

Les déclarations du ministre des Finances sont à la fois choquantes et rassurantes. Choquantes dans la mesure où les 35% de surfacturation des importations qui avoisinaient les 20 milliards de dollars par an (soit près de 200 milliards de dollars durant la dernière décennie) auraient pu servir à d’autres dépenses publiques dans l’intérêt du pays et de la population. Rassurantes dans la mesure où la franchise du ministre qui contraste avec la langue de bois habitude pourrait enclencher un processus de redressement financier et douanier à même de corriger le tir et de protéger les finances du pays grâce notamment à la numérisation des services bancaires et douaniers concernés. Bien entendu, les citoyens continueront à s’interroger sur les mesures judiciaires prises par l’Algérie pour récupérer au moins une partie de l’argent détourné par des importateurs peu scrupuleux.

S. Nasri