L’Administration Biden confirme le deal des F35 et des Prédator au profit des Emiratis

Le nouveau président des Etats-Unis a laissé entendre au lendemain de son élection qu’il allait geler le projet de vente des nouveaux chasseurs bombardiers F35 aux Emirats Arabes Unis (EAU) en raison notamment de l’implication de ce pays dans la guerre du Yémen mais aussi pour faire face aux craintes exprimées par l’Etat d’Israël qui est le seul à disposer de cet avion dans la région. Manifestement, le Président américain Joe Biden n’a pas tenu sa promesse puisqu’il vient de confirmer le deal signé par l’administration Trump avec les Emiratis pour un montant de 23 milliards de dollars. Le package comprend : 50 chasseurs F-35A d’une valeur de 10,4 milliards de dollars, 18 drones MQ-9B d’une valeur de 2,97 milliards de dollars, et diverses munitions pour une valeur de 10 milliards de dollars.

Selon les observateurs, plusieurs raisons expliquent la volte-face américaine. D’abord, il y a l’enjeu financier : on ne crache pas si facilement sur 23 milliards de dollars. Ensuite, les Américains ont du rassurer leur allié israélien en lui offrant la garantie que jamais ce genre d’équipement ne pourra servir contre la sécurité d’Israël. Enfin, ce deal peut s’expliquer également par des raisons stratégiques. Après cette commande les Emirats seront le second pays de la région après Israël à disposer de chasseurs de cinquième génération. Ils pourraient de ce fait remplir leur nouveau rôle de gendarme dans la région et faire face à la menace que constitue à leurs yeux l’Iran.

En effet, le surarmement des Emirats ne concerne pas que la sous-région du Moyen Orient. Ce pays, petit en apparence, dispose d’une force de frappe financière qui le propulse au-devant de la scène géopolitique. Depuis quelques années, il est devenu un acteur stratégique majeur en Afrique du nord, en Libye notamment, où il arme le camp du maréchal Haftar contre le gouvernement de Tripoli et où il s’apprête à financer la formation d’une nouvelle armée de 20 000 à 30 000 hommes aux frontières algériennes. Même s’il n’a pas toujours les ressources humaines pour maîtriser les équipements qu’il achète, il recourt généralement aux services de compagnies privées internationales qui lui louent les mercenaires qui pilotent ses avions de combat comme il le fait au Yémen et en Libye. L’arrivée dans quelques années des F35 et des drones MQ-9B dans l’espace aérien libyen n’est pas à exclure. Ce nouveau paramètre risque de mettre le commandement de l’armée algérienne devant un nouveau défi qu’il convient d’anticiper.

AB