L’Algérie appelle à redonner au Conseil de sécurité et à l’ONU leur rôle dans le cadre de la promotion de la paix
25.09.2024. L’Algérie a appelé, mercredi, depuis New York, à mobiliser les efforts en vue de redonner au Conseil de Sécurité et à l’ONU leur rôle, soulignant la nécessité de réparer l’injustice faite à l’Afrique, seul continent à ne pas avoir de siège permanent et le moins représenté dans la catégorie des sièges non permanents.
Dans une allocution prononcée lors d’un débat public de haut niveau tenu par le Conseil de sécurité, sur « Le leadership pour la paix », dans le cadre du point de l’ordre du jour: « Le maintien de la paix et de la sécurité internationales », le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ahmed Attaf, a indiqué que l’Algérie plaidait pour « la mobilisation et l’intensification des efforts en vue de redonner au Conseil de sécurité en particulier, et à l’ONU leur rôle », proposant cinq axes sur lesquels il faut s’appuyer pour y parvenir. Le ministre a également insisté sur « l’urgence d’abandonner la logique de polarisation et l’amélioration du climat de travail au sein du Conseil de sécurité, en créant un espace plus large en faveur du groupe des Etats élus (E-10) ». « Ce groupe a démontré sa capacité à rapprocher les points de vue et à jeter les ponts de communication et d’entente entre les Etats membres permanents du Conseil, pour développer des solutions consensuelles entre l’ensemble des parties tout en faisant prévaloir l’intérêt général, au service de la paix et de la sécurité internationales », a-t-il soutenu.
Rappelant l’impératif de suivre la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité et de contraindre les parties qui en font fi, à rendre des comptes, le ministre a relevé que » le caractère contraignant reste valable pour toutes les résolutions du Conseil de sécurité, à l’instar de celles adoptées concernant la cause palestinienne, c’est pourquoi leur mise en œuvre fait partie intégrante des attributions de notre Conseil ». En vue d’améliorer la coordination entre le Conseil de sécurité et l’AG de l’ONU, concernant les questions inhérentes à la paix et à la sécurité internationales, M. Attaf a estimé que » les actions menées par l’AG face à l’incapacité du Conseil de sécurité, doivent être encouragées et valorisées, en vue d’établir une relation complémentaire et non-conflictuelle entre ces deux organes principaux de l’ONU ».
Les fondements de l’appel de l’Algérie à la réforme du Conseil de sécurité et de l’organisation onusienne renferment un aspect relatif aux missions et aux responsabilités dévolues au Secrétaire général de l’ONU, en sa qualité de 1er responsable de cette organisation onusienne. Plus explicite, le ministre a estimé que » le Secrétaire général doit jouir de la liberté totale et absolue à même d’initier toute démarche diplomatique au service de la paix et de la sécurité internationales », ajoutant que ses actions ne devaient en aucun cas, être limitées par une entente préalable, dont la concrétisation est le plus souvent impossible au niveau du Conseil de sécurité ». Evoquant la réforme du Conseil de sécurité, il a affirmé que cette dernière passait par « démocratiser ses méthodes de travail et élargir sa composition en vue d’une représentativité plus large de la communauté internationale lors de cette conjoncture », soulignant que « notre priorité absolue serait la réparation de l’injustice faite à l’Afrique, seul continent à ne pas avoir de siège permanent et le moins représenté dans la catégorie des sièges non permanents ».
Ainsi, « la crise critique affectant l’action internationale multilatérale est la plus dangereuse dans l’histoire de l’Organisation internationale, eu égard à son ampleur importante à plusieurs niveaux », en témoigne la domination du « rapport de forces » et le retour de l’unilatéralisme et de l’individualisme, ainsi que le repli sur soi, au mépris du multilatéralisme consacré par l’Organisation onusienne, créée initialement pour établir et renforcer les liens entre ses membres. M. Attaf a déploré, en outre, la recrudescence et l’exacerbation, sans égales, des crises, conflits et guerres, dans l’histoire contemporaine des relations internationales, à la lumière une régression croissante du respect du Droit international, toutes références et constantes confondues », exprimant avec un profond regret le manque d’initiatives internationales visant le règlement de ces crises, conflits et guerres, face à l’affaiblissement de notre Organisation onusienne.
Après avoir prévenu que « le Conseil de sécurité prend, désormais, acte, de la succession des crises (…) sans pouvoir prendre aucune décision cruciale ou encore s’acquitter d’un rôle majeur pour parvenir aux solutions escomptées et les imposer tel que prévues dans la charte des Nation Unies », M. Attaf a affirmé, que cette passivité a « donné le feu vert aux instigateurs des crises (…) et à ceux considérant la légalité internationale et la charte de l’ONU, comme un obstacle entravant la réalisation de leurs objectifs et plans ». Il a dans ce contexte, cité la poursuite de la guerre génocidaire menée contre les palestiniens à Ghaza, dans l’impunité absolue, ce qui permet à l’occupation sioniste de poursuivre ses crimes, ses violations immorales et inhumaines (APS)