L’alliance russo-occidentale peine à voir le jour

Près de deux semaines après les attentats de Paris, les chefs d’Etat américain et français ont affiché leur unité dans la lutte contre l’EI et ont lancé un appel à la Russie pour qu’elle concentre d »sormais ses frappes aériennes contre les djihadistes de cette organisation terroriste, en laissant sous-entendre que les frappes russes visaient jusqu’ici d’autres objectifs sur le terrain. Le président français qui doit rencontrer Vladimir Poutine jeudi, a appelé le président de la Russie à reconsidérer à son soutien à Bachar Al-Assad, lequel n’a « pas sa place » dans une transition  politique selon le président français « Dès lors qu’il a été le problème, il ne peut pas être la solution », a-t-il dit. Tant qu’il n’y aura pas de « changement stratégique » de la part de M. Poutine sur ce point, la coopération sera « très difficile », a mis en garde en écho M. Obama. « Si leur priorité est d’attaquer l’opposition modérée qui pourrait faire partie d’un futur gouvernement syrien, la Russie n’aura pas le soutien de notre coalition », a-t-il expliqué.

Les efforts diplomatiques déployés par le gouvernement français pour mieux coordonner les opérations contre l’EI risquent toutefois d’être mis à mal par le crash d’un avion de combat russe, abattu mardi à la frontière syrienne par des chasseurs turcs. « L’événement qui s’est produit est grave et éminemment regrettable », a déclaré M. Hollande au côté M. Obama, lors d’une conférence de presse à Washington. Le président des Etats-Unis a estimé que « la Turquie, comme tous les pays, a le droit de défendre son intégrité territoriale et son espace aérien ». « Il est important de nous assurer que les Russes et les Turcs (…) prennent bien entendu des mesures pour éviterque la situation dégénère », a déclaré M. Obama.

De son côté, la Russie se dit « prête » à « constituer un état-major commun » contre le groupe Etat islamique (EI), incluant la France, les Etats-Unis et même la Turquie en dépit de la poussée de tension entre Ankara et Moscou, a affirmé mercredi l’ambassadeur russe à Paris. « Nous sommes prêts à (…) planifier ensemble des frappes sur les positions de Daesh (ndlr, acronyme arabe de l’EI) et constituer pour cela un état-major commun avec la France, avec l’Amérique, avec tous les pays qui veulent bien aller dans cette coalition », a déclaré le diplomate, Alexandre Orlov, sur la radio française Europe 1. « Les Turcs s’ils veulent aussi, sont les bienvenus », a-t-il ajouté.

Le président américain Barack Obama a cependant émis des fortes réserves mardi, après un entretien avec son homologue français François Hollande, sur les possibilités de coopérer avec la Russie, rendant très hypothétique la possibilité de faire une grande « coalition » incluant Moscou. Tant qu’il n’y aura pas de « changement stratégique » de la part de M. Poutine, la coopération sera « très difficile », a clairement averti M. Obama. Si la priorité des Russes « est d’attaquer l’opposition modérée (en Syrie) qui pourrait faire partie d’un futur gouvernement syrien, la Russie n’aura pas le soutien de notre coalition », a-t-il expliqué.