L’armée algérienne ciblée par une nouvelle campagne de désinformation

En l’absence d’une communication officielle professionnelle et crédible, les Algériens sont malheureusement la proie de sites de propagande qui cherchent pour la plupart à s’assurer le maximum d’audimat en jouant sur la diffusion d’informations sensationnelles même s’il ne faut pas exclure le fait que certains soient directement au service d’officines étrangères. C’est ainsi que durant ces derniers jours, l’absence d’information officielle à propos du prochain retour du président de la république et la surmédiatisation du retour d’une personnalité aussi controversée que Khaled Nezzar, n’ont pas manqué d’être exploitées par plusieurs sites de propagande dans le cadre de leurs campagnes de désinformation et de déstabilisation visant l’Etat algérien.

Bien entendu, ces sites de propagande ne font pas que dans la confection de fausses nouvelles. Il faut bien qu’ils diffusent de temps en temps de vrais scoops pour entretenir leur popularité, aidés en cela par des informateurs agissant de l’intérieur de certaines institutions algériennes. Dans la présente conjoncture géostratégique régionale, l’armée algérienne constitue la principale cible de cette guerre informationnelle. Le retour de Khaled Nezzar est présenté comme si ce dernier était appelé à reprendre la tête du Ministère de la défense. Une pseudo rencontre entre Nezzar et Toufik est présentée comme une réunion « stratégique » qui devrait décider de l’avenir du pays. L’annonce de l’hospitalisation du général Chengriha en Suisse – information qui reste à confirmer- devient subitement synonyme d’une « vacance du pouvoir » en Algérie et expliquerait selon certains le report du retour du président Tebboune.

Quelle que soit la véracité de ce genre d’informations, il va de soi qu’elles ne sont pas neutres et qu’elles participent volontairement ou involontairement à une campagne de déstabilisation de l’armée algérienne qui continue d’être, qu’on le veuille ou non, la colonne vertébrale de l’Etat algérien. En quoi la maladie du chef d’état-major d’une armée peut-elle sérieusement affecter une armée moderne à l’image de l’armée algérienne qui dispose d’une chaîne de commandement apte à fonctionner dans toutes les circonstances en temps de guerre comme en temps de paix ? Il faut être idiot pour croire que la maladie ou même la disparition du chef d’état-major va déstabiliser l’armée algérienne. Il faut également ne rien connaître au fonctionnement de l’armée que de croire que des généraux à la retraite vont subitement reprendre du service et donner des ordres à des généraux en activité. Bien entendu, cela ne signifie pas que des généraux déchus comme Nezzar, Toufik et Tartag n’ont plus aucune influence dans les rouages de l’armée et des services de sécurité. Les jeux d’influence existeront toujours et leur poids dépendra du degré de résistance manifesté par les fonctionnaires -civils et militaires- détenteurs de l’autorité légale. Mais par-delà tous ces jeux de coulisses, ce qui devrait compter le plus c’est que les décisions prises par les institutions de l’Etat algérien soient toujours au service de l’indépendance du pays, de la prospérité économique et de la protection sociale et sanitaire des Algériens.

Mohamed Merabet