L’armée algérienne ne pourra pas avoir le Su 57 avant 2025

Des rumeurs relayées par plusieurs sites d’informations algériens ont prétendu que l’Algérie a signé un contrat en vue d’acquérir un lot de 14 Su 57, le fameux chasseur-bombardier russe de cinquième génération. A l’appui de cette « information », le site Menadefense a rappelé la visite d’une délégation algérienne, conduite par le général-major Hamid Boumaïza, commandant de l’Armée de l’air algérienne, à Moscou. Lors de cette visite, le commandant de l’armée de l’air algérienne a examiné dans les plus infimes détails le chasseur en question. Le général-major Boumaïza, ancien pilote de MiG-29, a même été un des rares étrangers à essayer l’avion furtif russe sur simulateur ajoute la même source.

La montée en puissance de l’armée de l’air marocaine avec la commande de 25 F-16 Viper et l’apparition des F-35 dans la flotte italienne et israélienne auraient motivé la prise de décision rapide de l’Algérie. Avec ce contrat, l’Algérie deviendrait le premier pays de la rive Sud de la Méditerranée à disposer d’avions furtifs et d’appareils de 5e génération après avoir été le premier à introduire des avions de 4e génération. Citant un expert algérien, le média russe Sputnik news a relevé que l’acquisition du Su-57 par l’Algérie «est une révolution sur le flanc ouest de la Méditerranée» précisant que «c’est la première fois qu’un avion furtif de 5e génération sera introduit en Afrique». «C’est inédit également en Méditerranée, car dans ce bassin il n’y a qu’Israël et l’Italie qui disposent d’avions furtifs en l’occurrence le F-35», puisque «même la France n’en dispose pas».

Le hic dans tout cela, c’est qu’on voit mal l’Algérie signer un contrat pour l’acquisition d’un appareil qui n’a même pas encore été introduit au sein des forces aériennes russes ! Il ne fait aucun doute qu’un jour ou l’autre l’armée de l’air algérienne aura cet appareil dans son inventaire mais de là à imaginer qu’elle a déjà signé un contrat pour avoir 14 appareils à court terme, est très peu crédible. Au vu des problèmes rencontrés par le constructeur russe (un appareil vient de s’écraser il y a quelques jours), les experts ne s’attendent pas à la commercialisation de cet appareil avant 2025 au plus tôt. Reste à expliquer cette rumeur. Selon plusieurs observateurs, des sources proches du constructeur russe auraient lancé cette rumeur pour cacher l’échec que représentait le crash d’un Su 57, suivi du gel de la commande de 76 appareils par les Forces aérienne russes.

A. Boussouf

Les caractéristiques techniques du Su 57

Le SU-57 présente des performances supérieures à celles de ses adversaires occidentaux, avec une vitesse de pointe de 2.600 km/h (contre 2.203 km/h pour le Rafale et 1.930 km/h pour le F-35), une masse maximale, armements inclus, de 30 tonnes (contre 24,5 T pour le Rafale et 25,6 T pour le F-35) et un rayon d’action de 2.150 km (contre 1.138 km pour le F-35 et 1.759 km pour le Rafale). Avec un plafond pratique de 20.000 mètres, le Su-57 a toutes les caractéristiques des avions de cinquième génération: il est furtif, hypersonique, polyvalent, super manœuvrable et doté d’équipements électroniques sophistiqués. Il est capable de rester en vol pendant 5,8 heures.

Le nouveau moteur, dit «de la deuxième étape», n’est pas encore prêt mais sera plus performant que ses concurrents occidentaux en matière de poussée spécifique et n’a rien à voir avec celui du chasseur Su-35 (AL-41F1) qui équipera les premiers Su 57 de série que recevra l’aviation russe en 2020. Ce nouveau moteur, qui portera le nom de «Type 30» (Izdelie 30), permettra au Su-57 de décoller et prendre de l’altitude plus rapidement, d’évoluer sous les facteurs de charge élevés pendant le combat aérien et de voler à une vitesse supersonique sans réchauffe, d’après le constructeur.

Le Su-57 dispose de cinq radars intégrés développés par NIIP Tikhomirov MIRES (Multifunction Integrated Radio-Electronic System) ce dernier est composé de deux ensembles de capteurs principaux : soit le radar AESA en bande X N036 dans le nez, deux radar AESA en bande X N036B placés à côté du cockpit en amont, deux radars AESA en bande L N036L placés sur les bords d’attaques. De fait, le Su-57 peut « voir » sur une plage de 270° autour de l’appareil. Les performances précises des radars ne sont pas encore connues mais certaines sources parlent d’une capacité de détection pouvant atteindre jusqu’à 400 Km en air-air et en fonction de la taille de la cible avec la possibilité de détecter 62 cibles et d’en engager 16 simultanément en air-air tandis que le système peut assurer l’engagement de 4 cibles en air-sol simultanément. En matière de guerre-électronique, l’avion dispose du système de contremesures L402, soit un ensemble de nombreux capteurs qui assure une protection spécifique.

En ce qui concerne le système d’armement, le Su 57 emporte une vaste gamme de missiles air-air : K-74M2, K-77M et IZD80 et le fameux missile supersonique R37M capable d’atteindre une cible à 300 km. Pour l’air-sol et l’air-surface : le Kh-38M, Kh-58USK, Kh-59MK2 et KAB-250 sans oublier le BrahMos.