Le classement décevant de l’Algérie à l’olympiade internationale de mathématique

Le classement de la délégation algérienne à la 61ème Olympiade internationale de mathématique (OIM), qui s’est tenue les 21 et 22 septembre à Saint- Pétersbourg, a été pour le moins qu’on puisse dire décevant puisque l’Algérie s’est classée 100ème sur un ensemble de 105 nations participantes. Pour rappel, les trois premières places sont revenues respectivement à la Chine, la Russie et les USA. Curieusement, cet évènement international a été passé sous silence par la presse nationale, ce qui conduit les observateurs à penser que le Ministère de l’éducation nationale s’attendait à ce genre de résultat peu reluisant d’où la grande discrétion qui a entouré la participation algérienne.  Il semblerait que la participation algérienne à l’évènement n’était pas sûre et que la décision de prendre part à l’évènement a été prise tardivement ce qui n’a pas laissé beaucoup de temps aux encadreurs pédagogiques de préparer les élèves qui devaient y participer.

Cependant, quelles que soient les raisons invoquées pour atténuer la déception suite à ce résultat, les observateurs n’hésitent pas à tirer la sonnette d’alarme. Le classement de l’Algérie à l’olympiade internationale de mathématique est d’autant plus choquant que le premier pays arabe dans le classement qui a décroché la 47ème place internationale n’est autre que…la Syrie, un pays en guerre depuis presque dix ans, complètement ruiné et dont l’école continue de fonctionner visiblement mieux que l’école algérienne ! Le résultat de la délégation algérienne est d’autant plus incompréhensible que les élèves qui ont participé sont tous issus du lycée spécialisé dans l’enseignement des mathématiques inauguré en 2012 et dont le siège est situé à Kouba (Alger). Le résultat obtenu par la délégation algérienne ne manquera pas de reposer la question du mode de sélection des élèves admis à cette école. Pour rappel, l’admission à ce lycée a été revue cette année avec un nouveau système de quotas : chaque wilaya envoie ses deux meilleurs élèves en mathématiques avec un statut particulier pour la wilaya d’Alger qui devrait pouvoir placer 36 élèves.

L’autre question posée par le classement de l’Algérie dans le cadre de cet évènement et la comparaison avec un pays comme la Syrie se rapporte à la réforme du système éducatif telle qu’elle a été effectuée sous l’ère Benghabrit, une réforme qui tendait à mettre en cause le statut de la langue arabe dans l’enseignement en Algérie pour permettre le retour progressif de l’hégémonie de la langue française sous prétexte de « modernisation ». Les résultats enregistrés par les pays arabes qui, à l’instar de la Syrie, enregistrent de meilleurs résultats dans les matières scientifiques bien qu’ils enseignent ces matières dans le secondaire en langue arabe et recourent à la langue anglaise aux côtés de la langue arabe dans le cycle supérieur, sont la meilleure réponse aux allégations mensongères des lobbies francophiles en Algérie. Les polémiques à caractère idéologique qui empoisonnent le débat sur la réforme de l’éducation en Algérie devraient, selon les observateurs, laisser la place aux seules préoccupations pédagogiques dont dépend l’avenir de l’école algérienne.

S. Nasri