Le Conseil de sécurité préoccupé par les développements au Sahara occidental

Les mesures de rétorsion du Maroc contre la Minurso ont fait réagir le Conseil de sécurité de l’Onu. Ce dernier s’est dit jeudi  » sérieusement préoccupé  » par les développements récents au Sahara Occidental suite aux mesures de rétorsion du Maroc qui ont visé la Minurso. « Les membres du Conseil de sécurité ont tenu plusieurs réunions sur le Sahara occidental et la MINURSO et ont exprimé de sérieuses préoccupations au sujet des développements » qui ont suivi ces mesures, a déclaré le président du Conseil de sécurité Ismael Gaspar Martins à la presse. M. Martins a tenu cette déclaration à la fin d’une réunion du Conseil de sécurité jeudi soir consacrée à l’examen des répercussions de ces mesures sur le mandat de la Mission. Le Conseil de sécurité a rappelé dans cette déclaration, lue à la presse par son président, que les missions de maintien de la paix sont déployées par le Conseil de sécurité « pour mener à bien les tâches critiques du maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Le Conseil de sécurité a « pris note également de l’exposé du Secrétariat général de l’ONU sur l’impact du maintien de cette situation sur le fonctionnement effectif de la Mission ».

Les membres du Conseil de sécurité ont souligné  » l’importance d’aborder de manière constructive, globale et coopérative les circonstances qui ont conduit à la situation actuelle  » afin d’agir et faire en sorte que  » la MINURSO puisse reprendre sa pleine capacité à remplir son mandat  » tel que prévu dans les résolutions du Conseil de sécurité. Le Conseil de sécurité qui s’est réuni trois fois auparavant s’est abstenu de faire une déclaration condamnant avec fermeté les décisions de Rabat. Les tiraillements internes l’ont empêché d’avoir une position unanime et forte contre le Maroc. L’organe onusien s’est contenté d’une simple déclaration intitulée  » éléments à la presse », qui est la plus faible des réponses que peut apporter le Conseil face à une situation de crise donnée. Le Conseil de sécurité pouvait agir également via une résolution qui est contraignante, une déclaration présidentielle ou une déclaration à la presse.

Pour rappel, le Maroc qui a procédé à l’expulsion de 73 membres des effectifs civils de la Minurso s’est également attaqué dernièrement à la composante miliaire de cette mission en fermant le bureau de liaison militaire de l’ONU à Dakhla dans les territoires occupés. Déployée depuis plus d’un quart de siècle pour surveiller le cessez-le-feu dans les territoires occupés, la mission a réussi à apporter une certaine stabilité et baisser les tensions même si sur le terrain elle n’a pas satisfait les revendications légitimes du peuple sahraoui à savoir l’organisation d’un référendum d’autodétermination (APS)