Le Front El Moustakbal rejette la perspective d’une « période de transition »

Le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, a affirmé, lundi à Alger, que sa formation demeure « attachée » à la teneur de la Constitution pour « régler la crise actuelle » tout en rejetant l’entrée dans une transition « pour éviter au pays de se trouver dans un tunnel obscur ». Le Front El Moustakbal « est attaché à l’application de la Constitution actuelle en vue de trouver une solution à la crise et rejette l’entrée dans une transition qui pousserait le pays vers un tunnel obscur », a déclaré M. Belaïd au forum du journal El Hiwar, affirmant que « M. Abdelkader Bensalah a pris ses nouvelles fonctions (chef de l’Etat) en vertu de la Constitution » et que « l’instauration d’un état démocratique ne peut se faire avec mécanismes non démocratiques ». « Si nous nous éloignons des dispositions de la Constitution, le pays perdra de sa crédibilité et cela ouvrira la porte à l’acharnement extérieur et à l’effondrement de l’économie nationale », a-t-il estimé.

Pour Abdelaziz Belaïd, le règlement de la crise politique que vit le pays exige « l’ouverture d’un dialogue avec toutes les forces vives du pays, y compris le pouvoir, qui constitue une partie de la solution », soulignant que son parti « a donné son avis au chef de l’Etat et est prêt au dialogue pour mener le pays à bon port ». Par ailleurs, le président du Front El Moustakbal a justifié le refus du représentant de son parti de poursuivre sa participation aux consultations autour de la création de l’Instance indépendante de surveillance des élections par le fait que la presse n’ait pas été autorisée à assister aux travaux ». A la question de savoir si son parti participera à la présidentielle du 4 juillet prochain, M. Belaïd a répondu que « le Front El Moustakbal participera à tous les rendez-vous électoraux et ne laissera pas la scène vide », ajoutant que sa formation se prépare pour la collecte des signatures à travers l’ensemble des wilayas du pays ».

Abdelaziz Belaïd a appelé, dans ce contexte, la classe politique à « accélérer la création d’une instance indépendante d’organisation des élections en vue de l’élection d’un président de la République légitime qui engagera des réformes politiques et économiques et répondra aux revendications du peuple ». A cette occasion, M. Belaïd a salué « l’engagement » de l’Armée nationale populaire (APN) en faveur de la teneur de la Constitution et « son souci de contribuer au règlement de la crise dans un cadre constitutionnel ». Concernant l’ouverture des dossiers de corruption par la justice, il a mis l’accent sur l’impératif de « s’éloigner des règlements de comptes » et de « demander des comptes aux personnes impliquées dans le cadre des lois de la République » (APS)