Le président du Conseil constitutionnel a présenté sa démission

Nous venons d’apprendre la démission du président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz. Cette démission constitue une bouffée d’oxygène pour les décideurs algériens qui sont dans l’obligation de trouver rapidement une sortie de crise qui puisse répondre à la volonté populaire sans violer la Constitution. On s’attend à ce que la démission de Tayeb Belaïz soit suivie de la démission du président de l’Etat, Abdelkader Bensalah, après que ce dernier ait nommé un remplaçant à Tayeb belaïz à la tête du Conseil constitutionnel. C’est le nouveau président du Conseil constitutionnel qui devrait logiquement prendre la tête de l’Etat à la place de Abdelkader Bensalah.  Le premier ministre, Noureddine Bedoui, devrait remettre sa démission au lendemain de la désignation du nouveau président de l’Etat.

Les observateurs attendaient une intervention médiatique du chef de l’armée algérienne actuellement en visite de travail à la 4e Région militaire (Ouargla) où il devrait assister à des exercices militaires près de la frontière libyenne. Mais plusieurs sources avaient annoncé de discrets pourparlers au sommet du pouvoir pour arriver à une sortie de crise qui soit conforme à la Constitution. Celle-ci devait passer impérativement par la démission du président du Conseil constitutionnel. C’est désormais chose faite. D’autres actes sont attendus dans les prochains jours.

Il reste maintenant à savoir comment ce scénario constitutionnel  va être accueilli par les partis d’opposition et par le mouvement populaire. Même si cette nouvelle mouture constitutionnelle a le mérite de répondre à une des revendications majeures du mouvement populaire, à savoir le départ des personnalités de l’ancien régime, les observateurs restent dubitatifs quant à sa capacité à rencontrer l’accord de l’opposition et du mouvement populaire. Même avec un nouveau président de l’Etat, l’opposition continuera à réclamer des réformes politiques avant d’aller aux élections. Par ailleurs, le délai de 90 jours risque de paraître insuffisant pour les militants du mouvement populaire qui n’auront pas le temps de s’organiser pour peser efficacement sur la prochaine élection présidentielle.

Mustapha Senhadji