Le président Tebboune s’exprime au sujet de la tension diplomatique entre l’Algérie et la France

03.02.2025. Dans un entretien accordé au journal français l’Opinion, Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune est revenu longuement sur la récente crise qui frappe les relations entre l’Algérie et la France

Concernant la tension actuelle entre l’Algérie et la France, le président Tebboune a déclaré : « J’ai prévenu le Président Macron qu’il faisait une grave erreur sur le Sahara occidental ». A ce sujet, il a affirmé : « Le climat est délétère, nous perdons du temps avec le président (Emmanuel) Macron. Nous avions beaucoup d’espoirs de dépasser le contentieux mémoriel. C’est pour cela que nous avons créé, à mon initiative une commission mixte pour écrire cette histoire qui nous fait encore mal ». « Et pour dépolitiser ce dossier, j’ai même reçu deux fois l’historien Benjamin Stora (qui) a toute mon estime et réalise un travail sérieux avec ses collègues français et algériens sur la base des différentes archives, bien que j’aie déploré que l’on n’aille pas assez au fond des choses », a-t-il souligné

Le président de la République a aussi rappelé avoir établi « une feuille de route ambitieuse » après la visite en août 2022 du président Macron, suivie de celle d’Elisabeth Borne, alors Première ministre, qu’il a qualifiée de « femme compétente connaissant ses dossiers ». « Mais, plus rien n’avance si ce n’est les relations commerciales », a-t-il fait observer. A cet effet, il a affirmé que « le dialogue politique est quasiment interrompu », évoquant les « déclarations hostiles tous les jours de politiques français, comme celles du député de Nice, Eric Ciotti, ou du membre du Rassemblement national (Jordan Bardella) ». Et de poursuivre: « Et ces personnes aspirent un jour à diriger la France. Personnellement, je distingue la majorité des Français de la minorité de ses forces rétrogrades et je n’insulterai jamais votre pays ». Dans le même contexte, le président de la République s’est « interrogé sur la manière dont Mme Le Pen va s’y prendre si elle parvient au pouvoir: veut-elle une nouvelle rafle du Vel d’Hiv et parquer tous les Algériens avant de les déporter ?».

Interrogé sur sa disposition « à reprendre le dialogue à condition qu’il y ait des déclarations politiques fortes », le président de la République a répondu: « Tout à fait. Ce n’est pas à moi de les faire. Pour moi, la République française, c’est d’abord son Président ». « Il y a des intellectuels et des hommes politiques que nous respectons en France comme Jean-Pierre Chevènement, Jean-Pierre Raffarin, Ségolène Royal et Dominique de Villepin, qui a bonne presse dans tout le monde arabe, parce qu’il représente une certaine France qui avait son poids », a-t-il relevé. Il a ajouté qu' »il faut aussi qu’ils puissent s’exprimer. Et ne pas laisser ceux qui se disent journalistes leur couper la parole et les humilier, particulièrement dans les médias de Vincent Bolloré dont la mission quotidienne est de détruire l’image de l’Algérie ». « Nous n’avons aucun problème avec les autres médias, qu’ils soient du secteur public ou privé », a assuré le président de la République.

Par ailleurs, à une question sur la dénonciation des accords de 1968 de la part de plusieurs politiques français, le président de la République a estimé qu’il s’agit d' »une question de principe ». « Je ne peux pas marcher avec toutes les lubies. Pourquoi annuler ce texte qui a été révisé en 1985, 1994 et 2001 », s’est-il interrogé. Il a précisé à ce propos, que « certains politiciens prennent le prétexte de la remise en cause des accords pour s’attaquer à ces accords d’Evian qui ont régi nos relations à la fin de la guerre. Ces accords de 1968 sont une coquille vide qui permet le ralliement de tous les extrémistes comme du temps de Pierre Poujade ».

Interrogé sur « l’influence de l’Algérie à la Grande Mosquée de Paris », le président de la République a expliqué que « l’Etat algérien n’a pas voulu laisser des associations douteuses faire de l’entrisme à la Grande Mosquée et a toujours pris en charge son entretien ». Il a rappelé à ce propos, que lorsqu’il était ministre de la Communication et de la Culture, il avait « instauré ces aides (qui) servent notamment à rénover les bâtiments », soulignant que « la France officielle n’a jamais fait d’objection et se rend régulièrement aux invitations du recteur ». Il a ajouté dans le même sillage que « la Grande mosquée n’est pas une officine » et que « le recteur actuel, Chems-Eddine Hafiz, a été choisi de manière concertée avec son prédécesseur, Dalil Boubakeur, et l’Etat français ».

« Le climat est délétère, nous perdons du temps avec le président (Emmanuel) Macron. Nous avions beaucoup d’espoirs de dépasser le contentieux mémoriel. C’est pour cela que nous avons créé, à mon initiative une commission mixte pour écrire cette histoire qui nous fait encore mal », a indiqué le président de la République dans une interview accordée au quotidien français l’Opinion.

« Et pour dépolitiser ce dossier, j’ai même reçu deux fois l’historien Benjamin Stora (qui) a toute mon estime et réalise un travail sérieux avec ses collègues français et algériens sur la base des différentes archives, bien que j’aie déploré que l’on n’aille pas assez au fond des choses », a-t-il souligné.

Le président de la République a aussi rappelé avoir établi « une feuille de route ambitieuse » après la visite en août 2022 du président Macron, suivie de celle d’Elisabeth Borne, alors Première ministre, qu’il a qualifiée de « femme compétente connaissant ses dossiers ». « Mais, plus rien n’avance si ce n’est les relations commerciales », a-t-il fait observer.

A cet effet, il a affirmé que « le dialogue politique est quasiment interrompu », évoquant les « déclarations hostiles tous les jours de politiques français, comme celles du député de Nice, Eric Ciotti, ou du membre du Rassemblement national (Jordan Bardella) ».

Et de poursuivre: « Et ces personnes aspirent un jour à diriger la France. Personnellement, je distingue la majorité des Français de la minorité de ses forces rétrogrades et je n’insulterai jamais votre pays ».

Dans le même contexte, le président de la République s’est « interrogé sur la manière dont Mme Le Pen va s’y prendre si elle parvient au pouvoir: veut-elle une nouvelle rafle du Vel d’Hiv et parquer tous les Algériens avant de les déporter ?».

Interrogé sur sa disposition « à reprendre le dialogue à condition qu’il y ait des déclarations politiques fortes », le président de la République a répondu: « Tout à fait. Ce n’est pas à moi de les faire. Pour moi, la République française, c’est d’abord son Président ».

« Il y a des intellectuels et des hommes politiques que nous respectons en France comme Jean-Pierre Chevènement, Jean-Pierre Raffarin, Ségolène Royal et Dominique de Villepin, qui a bonne presse dans tout le monde arabe, parce qu’il représente une certaine France qui avait son poids », a-t-il relevé.

Il a ajouté qu' »il faut aussi qu’ils puissent s’exprimer. Et ne pas laisser ceux qui se disent journalistes leur couper la parole et les humilier, particulièrement dans les médias de Vincent Bolloré dont la mission quotidienne est de détruire l’image de l’Algérie ».

« Nous n’avons aucun problème avec les autres médias, qu’ils soient du secteur public ou privé », a assuré le président de la République.

Par ailleurs, à une question sur la dénonciation des accords de 1968 de la part de plusieurs politiques français, le président de la République a estimé qu’il s’agit d' »une question de principe ».

« Je ne peux pas marcher avec toutes les lubies. Pourquoi annuler ce texte qui a été révisé en 1985, 1994 et 2001 », s’est-il interrogé.

Il a précisé à ce propos, que « certains politiciens prennent le prétexte de la remise en cause des accords pour s’attaquer à ces accords d’Evian qui ont régi nos relations à la fin de la guerre. Ces accords de 1968 sont une coquille vide qui permet le ralliement de tous les extrémistes comme du temps de Pierre Poujade ».

Interrogé sur « l’influence de l’Algérie à la Grande Mosquée de Paris », le président de la République a expliqué que « l’Etat algérien n’a pas voulu laisser des associations douteuses faire de l’entrisme à la Grande Mosquée et a toujours pris en charge son entretien ».

Il a rappelé à ce propos, que lorsqu’il était ministre de la Communication et de la Culture, il avait « instauré ces aides (qui) servent notamment à rénover les bâtiments », soulignant que « la France officielle n’a jamais fait d’objection et se rend régulièrement aux invitations du recteur ».

Il a ajouté dans le même sillage que « la Grande mosquée n’est pas une officine » et que « le recteur actuel, Chems-Eddine Hafiz, a été choisi de manière concertée avec son prédécesseur, Dalil Boubakeur, et l’Etat français ».

« A mon arrivée, il a fallu reconstruire les institutions dans un laps de temps très court. La crise sanitaire a ajouté son lot de difficultés (et) malgré cela, nous avons tenu nos engagements et avons révisé la Constitution », a indiqué le président de la République dans un entretien accordé au quotidien français L’Opinion.

Il a précisé que « ce second mandat est celui du parachèvement des grands chantiers lancés depuis 2020 », relevant que: « nous sommes passés par des phases difficiles -la décennie noire, la fin du mandat du président Bouteflika suivie du hirak-, qui auraient pu détruire le pays ».

Interrogé sur les évolutions politiques et institutionnelles à attendre lors de ce second mandat, le président de la République a indiqué qu’il reçoit « effectivement les différentes formations politiques ».

« Nous allons trouver un consensus pour réformer la loi sur les partis, le système électoral, les codes régissant les communes et les wilayas. Nous allons aussi renforcer l’économie de ces régions en créant une banque des collectivités locales », a-t-il dit.

A une question sur l’héritage qu’il souhaite laisser à l’Algérie au terme de son mandat, le président de la République a affirmé: « Je n’ai pas l’intention de m’éterniser au pouvoir. Je respecterai la Constitution (qui limite à deux les mandats présidentiels) », s’engagent à « laisser des infrastructures nouvelles, de grands chantiers et une réforme du système politique ».

« Même si je n’ai pas tout réussi, j’aurais eu le mérite de montrer aux Algériens que cela était possible. La voie sera tracée. Ce sera aux générations futures de parachever le travail », a soutenu le président de la République.

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