Le rôle de la société civile dans le retour au calme dans les wilayas du centre

La société civile, le mouvement citoyen et des personnalités locales ont été d’un apport déterminant dans l’apaisement et le retour du calme dans les régions centre qui ont connu des actes de violence et de vandalisme dans le sillage de la grève sauvage des commerçants des wilayas de Béjaïa, Bouira et Boumerdès. Dans la wilaya de Bouira, les militants de la société civile des villes de M’Chedallah, Saharidj, Chorfa et El-Adjiba, ont œuvré à sensibiliser les citoyens sur l’importance de préserver l’acquis que constituent la paix et le développement, dont jouit leur région et le reste du pays. Dans la ville de Saharidj (Est), des notables et des intellectuels sont parvenus à « désamorcer » la situation tendue de ces derniers jours qui a vu des de jeunes manifestants commettre des actes de vandalisme. « Les commerçants ont fermé leurs boutiques. Ils sont libres. Mais qu’ils sachent que c’est le citoyen qui est pénalisé », a indiqué à l’APS, Djamel Menhoudj, un intellectuel de Saharidj, qui a dénoncé les actes de sabotage que sa région a connus.

A Boumerdès, la conjugaison des efforts des citoyennes a permis un retour à la normale. C’est grâce au rôle notamment des associations comme l’Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) le calme est revenu après trois jours de grève illégale. « Nous avions fermé nos magasins par crainte des actes de violence et non pas pour répondre à l’appel à la grève, dont nous ignorons les sources », a confié Hamid un des commerçants affiliés à l’UGCAA. Le même travail de proximité a été réalisé par le mouvement associatif dans la wilaya de Bejaia qui a également enregistré des actes de violence menés par des « casseurs ». L’implication de la société civile pour contenir les débordements urbains, a été déterminante, selon un avis quasi-général.

Des réunions de concertation, notamment à Bejaia, Akbou et Sidi-Aich, se sont relayées avec un seul objectif, celui d’amener les commerçants grévistes à reprendre leur activité et les manifestants à cesser leur hostilité. A Sidi-Aich, à titre d’exemple, le comité citoyen local, a depuis le début de la grève illégale, défilé dans la rue pour exprimer sa réprobation de la tournure prise par les évènements et vilipender ceux qui en sont à l’origine. La force du mouvement, qui a réuni des centaines de personnes, a fait que les manifestations s’arrêtent dès le lendemain, malgré quelques velléités de reprise de mouvement illégal entrepris par quelques irréductibles. Les observateurs qui n’ont pas manqué de saluer et encourager le rôle joué par des composantes de la société civile dans le retour au calme dans les wilayas du centre ont estimé qu’il est nécessaire que ce rejet salutaire de la violence s’étende également au rejet des discours chauvins véhiculés par des courants régionalistes qui cherchent à utiliser les difficultés sociales de la conjoncture pour entraîner la jeunesse dans des mouvements insurrectionnels qui risquent de déraper dangereusement.