Le taux de participation aux élections législatives estimé à 23%

Le taux de participation aux élections législatives du 12 juin s’est établi à 23,03%, a annoncé mardi à Alger le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi. Au total, 5.625.324 électeurs ont voté lors du scrutin de samedi dernier pour un corps électoral de 24.425.171 électeurs, dont 23.522.322 à l’intérieur du pays et 900.865 représentant la communauté nationale à l’étranger, selon la même source. A l’intérieur du pays, ils étaient 5.583.082 à avoir voté, contre 42.242 à l’étranger, soit un taux de 4,4%. Le parti du Front de libération nationale (FLN) est arrivé en tête avec 105 sièges sur les 407 que compte l’Assemblée populaire nationale (APN), devant les indépendants (78 sièges), le MSP (64), le RND (57), le Front El-Moustakbel (48) et le Mouvement El-Bina (40). Viennent ensuite le parti Voix du peuple (3), le Front de la bonne gouvernance (3), le Parti de la justice et du développement (2), le parti El-Fadjr El-Djadid (2), et le Front de l’Algérie nouvelle, le parti El Karama et Jil Jadid avec un siège chacun.

Les premiers résultats des élections législatives ont suscité des réactions mitigées de la part des partis politiques.Les dirigeants respectifs des partis islamistes MSP et El Bina, MM. Abderrazak Makri et Abdelkader Bengrina, ont dénoncé ce qu’ils ont appelé des « dépassements » et des « fraudes » dans certaines wilayas qui les auraient empêché de briguer la victoire. De son côté, le président du Front El Mostakbal, arrivé pourtant en 5eme position a déclaré que les résultats étaient « objectifs et logiques » eu égard à la conjoncture politique algérienne en expliquant notamment la prééminence des listes du FLN, du MSP et du RND par le fait que ces partis avaient une longueur d’avance historique sur son parti qui a été créé il y  a seulement une dizaine d’années.

De son côté, le président de l’ANIE, Mohamed Charfi, a relevé que « dans un passé très proche, l’électeur votait et ne choisissait pas. Aujourd’hui il vote et choisit en toute indépendance et dans la transparence ». S’agissant des « fuites de listes élues » dès l’achèvement de l’opération de dépouillement, M. Charfi a indiqué qu’il s’agit d’un phénomène « normal » au vu du mode de scrutin qui a consacré, a-t-il dit, « la transparence que l’ANIE veut ancrer au sein de la société algérienne ». Il a fait état dans ce cadre de « 156 dépassements enregistrés le jour du scrutin », précisant que « le parquet général a été notifié de tout incident entachant la régularité du vote ». Et de rappeler, par là même, que les auteurs de ces dépassements « encourent des peines pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison. » Enfin M.Charfi a indiqué que le taux de participation de 23.03% « reflète un taux de confiance et non de légitimité ». »La confiance se mesure par des critères politiques et moraux, la légitimité, elle, est soumise à des normes démocratiques », a-t-il estimé (APS)