L’ONU s’inquiète de la montée de la menace terroriste en Afrique
L’ONU a exprimé sa préoccupation face à « un possible resserrement » de liens entre les groupes extrémistes en Afrique de l’Ouest et au Sahel, évoquant « une menace croissante » que font peser les groupes armés transfrontaliers dans la région. « L’inquiétude grandit face à un possible resserrement des liens unissant les groupes (extrémistes) en Afrique de l’Ouest et au Sahel » souligne le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres dans son rapport semestriel sur la situation en Afrique de l’Ouest et au Sahel qui sera présenté ce soir au Conseil de sécurité. Le rapport qui couvre la période allant de janvier à fin juin dernier, relève que les attaques menées ces derniers mois au Sahel ont « considérablement gagné en complexité » faisant un plus grand nombre de morts. L’ONU s’inquiète également de « l’emploi de plus en plus fréquent d’engins explosifs improvisés au Burkina Faso et au Niger ».
Le Burkina Faso a continué de subir les attaques de groupes extrémistes, tels que le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, le long de la frontière avec le Mali, de plus, des éléments de l’Etat islamique du Grand Sahara ont continué de pénétrer sur le territoire en franchissant la frontière avec le Niger, selon le rapport. Le groupe armé Ansar al-Islam a lui aussi perpétré à plusieurs reprises des attentats contre les forces de sécurité et des civils dans la province septentrionale du Soum à Ouagadougou. Des attaques toujours plus nombreuses ont été signalées dans des zones épargnées jusque-là. Au Niger, la présence de groupes armés non étatiques s’est renforcée dans la région occidentale de Tillabéri, où des activistes affiliés à l’Etat islamique du Grand Sahara s’en sont pris aux services de sécurité et à d’autres cibles.
Dans la région de Diffa, les attaques menées par la faction « Province d’Afrique de l’Ouest de l’Etat islamique » du groupe terroriste Boko Haram ont été signalées en moins grand nombre mais les activités criminelles violentes sont en recrudescence. Durant la période sous revue, le nombre d’attaques attribuées à Boko Haram a globalement reculé au Niger, tandis que celles-ci ont gagné en ampleur et en nombre au Nigéria. Depuis le début de l’année, Boko Haram serait responsable de plus de 90 attaques qui ont fait au moins 260 victimes rien qu’au Nigéria, selon les données du rapport. Le chef de l’ONU, s’est dit « profondément préoccupé par le fait que, dans certaines régions du Sahel, le champ d’action et l’autorité de l’Etat semblent se contracter au lieu de s’étendre ». Le recul de l’autorité de l’Etat dans ces pays a permis à des groupes extrémistes souvent liés à la criminalité transnationale organisée, d’offrir des moyens de subsistance alternatifs, relève -t-il.