L’Union africaine suspend le Mali de ses institutions suite au dernier coup d’Etat

L’Union africaine (UA) a annoncé, mardi, avoir suspendu à nouveau le Mali de ses institutions suite à l’arrestation du président et le Premier ministre par des militaires, indique un communiqué de l’UA. « L’UA décide (…) de suspendre immédiatement la République du Mali de sa participation à toutes les activités de l’Union africaine, ses organes et ses institutions, jusqu’à ce qu’un ordre constitutionnel normal soit rétabli dans le pays », déclare dans ce texte le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’organisation. L’UA appelle les militaires maliens à « urgemment et inconditionnellement retourner dans leurs casernes et à s’abstenir de toute interférence future dans le processus politique au Mali ». Elle demande à établir les conditions pour le retour à une transition démocratique « sans entrave, transparente et rapide ». « Sans quoi, le Conseil n’hésitera pas à imposer des sanctions ciblées et d’autres mesures punitives » contre ceux qui empêchent la transition », ajoute le texte.

La décision de l’UA suit de quelques jours celle de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui a également annoncé suspendre le Mali des ses institutions. Réunis dimanche en sommet extraordinaire au Ghana, les chefs d’Etat ouest-africains, ont décidé de suspendre le Mali de leur organisation sous-régionale commune après le coup de force perpétré par les militaires qui a propulsé le colonel Assimi Goïta président de la transition du Mali. Une dizaine de chefs d’Etat des pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), rassemblés à Accra, ont réclamé la nomination « immédiate » d’un « nouveau » Premier ministre issu de la société civile, et la formation d’un gouvernement « inclusif », selon le communiqué final du sommet.

Auparavant, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a réclamé des garanties sur l’application effective des dispositions de l’accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, pour « accompagner la transition actuelle dans le pays », ont rapporté mardi des médias maliens. Présente au sein du premier gouvernement de transition et du Conseil national de Transition (CNT), l’organe législatif, la CMA, réclame « des gages sur l’application effective des dispositions de l’accord de paix et de réconciliation d’Alger signé en 2015 ». Réuni en session extraordinaire du 29 au 31 mai, le comité directeur de la CMA, s’est dit inquiet que « le coup de force du 24 mai dernier bouleverse l’équilibre des forces et les engagements pris par l’ancien exécutif ».  Il y a une semaine, dans son intervention à la réunion ministérielle du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS) consacrée à la situation au Mali, le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum, a invité les  acteurs maliens à « préserver les acquis obtenus jusqu’à présent et à construire le consensus nécessaire autour des réformes essentielles nécessaires pour assurer le succès des élections prévues l’année prochaine ». Enfin, les médias maliens viennent d’annoncer mardi que le président du Comité stratégique du « Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques » (M5-RFP), Choguel Kokala Maïga, a été nommé Premier ministre, de la transition au Mali. On ne sait pas si cette nomination suffira à faire revenir l’Union africaine et la CEDEAO sur leur décision de suspendre le Mali.