Moins d’un millier de personnes à la manifestation de Mouwatana

La manifestation contre le cinquième mandat à laquelle a appelé le mouvement Mouwatana dans la capitale ce dimanche 24 février a rassemblé quelques centaines de personnes. Rassemblés à la place Audin, les manifestants contre le cinquième mandat ont crié leurs slogans habituels. Les personnalités du mouvement à l’instar de Sofiane Djilali et Zoubida Assoul ont pris brièvement la parole. Le rassemblement qui n’a enregistré au départ aucun incident notable aurait pu se terminer ainsi. Mais les organisateurs du rassemblement qui savaient pourtant que les manifestations sont non autorisées dans la capitale ont tenté de marcher vers la Grande Poste. Les forces de l’ordre les en ont empêchés et dans la bousculade qui s’en est suivie, des responsables ont été conduits au commissariat de police avant d’être relâchés quelques heures plus tard. C’était suffisant pour que les médias qui cherchent à faire feu de tout bois crient à la répression.

Pour les observateurs, la provocation des responsables du mouvement Mouwatana, qui savaient très bien qu’en cherchant à quitter leur lieu de rassemblement ils allaient faire réagir les forces de l’ordre, montre une seule chose : l’incapacité de ce mouvement à rassembler plus d’un millier de manifestants dans une capitale qui compte plusieurs millions d’habitants. Les observateurs n’hésitent pas à comparer cette manifestation avec les manifestations qui ont lieu le vendredi 22 février qui ont réussi à drainer plus de monde, environ 5000 personnes au total. C’est un indice que les manifestations qui partent des mosquées après la prière du vendredi rassemblent plus de monde qu’une manifestation appelée par un mouvement dit « démocratique ».

L’échec du mouvement Mouwatana s’explique aussi selon les observateurs par sa division interne entre ceux qui, à l’instar de Zoubida Assoul, ont décidé de soutenir la candidature de Ali Ghediri et ceux qui, à l’instar de Sofiane Djilali, appellent au boycott de l’élection présidentielle du 18 avril prochain tant que le président Bouteflika ne se retire pas. Mais le véritable facteur qui explique la faiblesse de l’enracinement populaire de ce mouvement tient à son péché originel, à savoir son lien suspect avec les débris de l’ex-DRS dissous qui cherchent seulement à prendre leur revanche contre le système Bouteflika qui les a éjectés sans ménagement.

Mustapha Senhadji