Moscou met en garde Washington contre une intervention militaire en Syrie

Si les Etats-Unis entament une campagne militaire contre le gouvernement syrien, le pays ne sera que plus «fracturé», a fait savoir la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.  «En cas d’agression directe des Etats-Unis contre Damas et l’armée syrienne, il y aura des glissements affreux et tectoniques non seulement sur le territoire syrien mais dans toute la région», a déclaré Maria Zakharova alors qu’elle s’exprimait sur l’importance du dialogue et de la résolution pacifique du conflit.

«Un changement de régime aboutira à un vacuum politique, qui sera rempli immédiatement par des représentants de l’opposition dite «modérée» mais qui, à vrai dire, ne sont que des terroristes, loin d’être modérés, des terroristes de tous genres contre qui il sera impossible de lutter», a-t-elle poursuivi. Selon la porte-parole de la diplomatie russe, la crise syrienne pourrait répéter le scénario irakien. «On sait que l’armée irakienne est devenue une base pour Daesh. Tous les terroristes contre qui la Russie et la coalition occidentale luttent maintenant y sont sortis» a rappelé la porte-parole russe, citée par les médias russes.

La situation qui semblait s’améliorer un peu à la mi-septembre avec l’introduction le 12 septembre, d’une trêve négociée entre Moscou et Washington, s’est détériorée. Le 17 septembre, la coalition occidentale a bombardé des positions stratégiques de l’armée gouvernementale syrienne près de la ville Deir-Zor. La Russie a accusé le Pentagone d’avoir fourni de l’aide aux terroristes et exigé une enquête alors que de son côté, elle n’hésite pas à bombarder les populations civiles. Cependant l’intensification des bombardements aériens du régime syrien et de la Russie contre la ville assiégée d’Alep et le fait que ces bombardements aient visé un convoi humanitaire des Nations Unies mettent l’Administration américaine sous pression. Le président Obama a déclaré que son pays recherche désormais une solution alternative pour venir à bout de la crise syrienne, ce qui laisse entendre une possible intervention aérienne américaine en vue d’empêcher l’aviation du régime syrien de bombarder la ville d’Alep. De nombreux observateurs redoutent que l’escalade militaire de ces derniers jours à Alep dérape dangereusement vers un conflit mondial qui risque d’embraser toute la région.