Nationalisation d’ArcelorMittal Algérie

L’Etat algérien a pris le contrôle total du groupe sidérurgique AcelorMittal Algérie. Le groupe public algérien IMETAL et le groupe sidérurgique international ArcelorMittal ont signé dimanche à Alger l’accord final portant sur le transfert total à IMETAL des parts sociales des sociétés ArcelorMittal Algérie (AMA), ArcelorMittal Pipes and Tubes Algeria (AMPTA) et ArcelorMittal Tébessa (AMT). Ainsi, le groupe « Industries métallurgiques et sidérurgiques » (IMETAL) détient désormais la totalité du capital de ces trois entreprises, détenu auparavant par ArcelorMittal à hauteur de 49% pour AMA et AMT, et de 70% pour AMPTA.

« Aujourd’hui nous avons réglé définitivement l’engagement que nous avons signé le 5 octobre 2015 qui porte sur la récupération du capital détenu par ArcelorMittal au profit du complexe d’El Hadjar, de l’exploitation du minerai de fer de Tébessa ainsi que de la tuberie sans soudures », a déclaré le ministre de l’Industrie et des mines, Abdesselam Bouchouareb à l’issue de la signature. « Ces entreprises sont aujourd’hui totalement nationales », a relevé le ministre en assurant que cet accord vise « la promotion de l’autosuffisance du pays en acier ». Il a également précisé que cette opération de cession des participations n’avait pas donné lieu à une transaction financière et a donc été effectuée à titre gratuit, c’est-à-dire au dinar symbolique.

La nationalisation totale du groupe sidérurugique ArcelorMittal a été bien accueillie par les cadres et les syndicats algériens qui attendaient une telle mesure depuis longtemps. Pour rappel, l’Algérie avait ouvert le capital de l’aciérie d’El Hadjar au groupe indien Mittal dans une conjoncture économique où elle avait besoin d’une ouverture à même de moderniser le complexe et de booster la production. Mais ce groupe a fusionné par la suite avec le géant français Arcelor et malgré les dépenses consenties par les banques publiques algériennes, le groupe n’a pas augmenté la production d’acier comme espéré et a poussé le bouchon jusqu’à délocaliser sa direction régionale au Maroc. La réponse de l’Etat algérien s’est faite par étapes sous forme d’une nationlisation progressive. La prise de contrôle de la totaité des actions des trois sociétés du groupe par la société publique Imetal constitue le dernier acte tant attendu par les cadres et les syndicalistes d’El Hadjar.