Où en est le projet de pôle biotechnologique ?

Le premier ministre Abdelmalek Sellal a insisté jeudi, au cours de sa visite d’inspection et de travail dans la wilaya de Constantine, sur la nécessité d’aller vers les biotechnologies pour être aux avant-postes dans le domaine de l’industrie pharmaceutique. Lors de la pose de la première pierre d’une unité d’insuline et l’inspection d’un projet d’une unité d’industrie pharmaceutique du groupe Saïdal à la zone industrielle de Constantine, M. Sellal a appelé les responsables du groupe à varier la production et assurer au moins 30 pour cent de la production nationale. M. Sellal a mis l’accent sur l’importance du partenariat avec les laboratoires étrangers, notamment les firmes plus avancées qui maîtrisent la haute technologie.

Le premier ministre a pu suivre à cette occasion, un exposé sur le programme d’investissement du groupe Saïdal d’un montant de 20,7 milliards de dinars (l’équivalent de 200 millions de dollars) et qui prévoit 5 usines de médicaments génériques et deux usines de médicaments biotechnologiques. Le projet revêt une très grande importance stratégique et devra élargir la production d’insuline du Groupe Saidal afin de répondre à la demande locale, diminuer les importations d’insuline, créer des emplois qualifiés et à moyen terme exporter les insulines vers d’autres pays africains, une fois la demande locale satisfaite.A noter que le secteur de l’industrie pharmaceutique est parmi les secteurs les plus prometteurs en Algérie puisqu’il est arrivé à contribuer à la diminution de la facture d’importation des médicaments de manière significative (près de 30% en un an).

Cependant, il est curieux que le premier ministre n’ait pas dit un mot sur le projet de mise en place d’un pôle biotechnologique à Sidi Abdellah en partenariat avec les Américains, pôle qui devrait faire de l’Algérie la quatrième plate-forme mondiale destinée pour l’Afrique et le Moyen Orient après Boston, l’Irlande et Singapour. Les discussions autour de ce projet ont commencé du temps où Djamel Ould Abbes était à la tête du ministère de la santé. Le manque de communication du gouvernement favorise malheureusement la désinformation de certains médias qui n’hésitent pas à parler de gel de ce projet suite aux remarques négatives formulées par un bureau d’études étranger sollicité par les Américains au sujet de la faisabilité de ce projet en Algérie. Les Américains mettraient en cause la loi de partage des intérêts en vigueur en Algérie 51/49, l’absence de législation concernant la propriété intellectuelle et d’autres inconséquences comme l’insécurité juridique. Bien entendu, le gouvernement Sellal ne saurait être tenu pour seul responsable du retard mis dans la confection des réformes nécessaires dans la mesure où c’est la présidence qui a le dernier mot en la matière. Cependant, le travail de sabotage des lobbies de l’importation est tel que la mobilisation de toutes les énergies aussi bien dans l’Etat que dans la société s’avère nécessaire pour accélérer la concrétisation d’un projet aussi prometteur pour l’Algérie.