Polémique entre Soltani et Mokri à propos de Chakib Khelil

Le retour de Chakib Khelil en Algérie ne pouvait pas passer inaperçu. Mis en cause par de nombreuses voix politiques et médiatiques dans les affaires de corruption touchant la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach alors qu’aucune partie judiciaire ni en Algérie ni à l’étranger ne l’a convoqué ne serait-ce qu’à titre de témoin, Chakib Khelil semble avoir été victime d’une campgagne de désinformation et de déstabilisation de la part de certains clans au pouvoir et de leurs relais médiatiques pour des raisons politiques inavouées. Le retour de l’ancien ministre de l’énergie a suscité comme on pouvait s’y attendre des réactions négatives de la part des mêmes milieux qui avaient essayé de le mettre en cause.

Dans ce cadre, le président du Mouvement de la société pour la paix,( MSP) Abderezzak Mokri, s’est indigné du retour de Chakib Khelil en Algérie et l’a notamment accusé d’être responsable de la crise économique qui secoue le pays en raison de la mauvaise gestion du secteur des hydrocarbures dont il avait la charge.  «Chakib Khelil rentre en Algérie innocenté et honoré. Comment veulent-ils que le peuple algérien fasse confiance à ses dirigeants. C’est l’État présidé par Monsieur Abdelaziz Bouteflika qui avait dit que (Khelil) a détruit l’économie nationale, constitué une association internationale de malfaiteurs et fait des ravages avec la corruption au sein de la Sonatrach avant de fuir l’Algérie. C’est le même État présidé par Monsieur Bouteflika qui dit aujourd’hui qu’il est innocent, intègre et compétent. C’est la logique du vainqueur au sein de cet État ni plus, ni moins », a déclaré Mokri.

Contrairement à son collègue A.Mokri, l’ancien dirigeant du MSP, Aboudjerra Soltani, a défendu une tout autre position. Il a innocenté Chakib Khelil et a laissé entendre qu’il a été victime d’un règlement de comptes politique, suivant en cela le point de vue défendu par le secrétaire général du FLN, Amar Saadani qui avait auparavant pris la défense de l’ancien ministre de l’énergie. A.Mokri a réagi aux propos de A. Soltani en affirmant que la position du Mouvement ne peut être exprimée que par son président et les instances régulièrement élues du parti. La polémique entre A.Soltani et A. Mokri à propos de Chakib Khelil est révélatrice d’un malaise propfond au sein du MSP qui semble déchiré entre deux lignes politiques contradictoires : une ligne radicale défendue par A. Mokri qui fait feu de tout bois et n’hésite pas à s’allier avec les « éradicateurs » du RCD pour conquérir le pouvoir et une ligne plus modérée qui considère que l’opposition devrait se faire plus constructive dans cette conjoncture géopolitique et sécuritaire sensible.