Pour Djerad, « le caractère criminel des feux de forêts ne fait aucun doute »

Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a affirmé samedi à Tipasa que les derniers feux de forêt qu’a connus l’Algérie et qui ont provoqué le décès de deux personnes dans cette wilaya, « ne laissent aucun doute sur leur caractère criminel ». « Lors de sa visite (dans la localité de Gouraya), le Premier ministre a déclaré que les incendies déclarés simultanément la nuit du vendredi 6 au samedi 7 novembre, aux alentours de plusieurs villes, ne laissent aucun doute sur leur caractère criminel », indique un communiqué des Services du Premier ministre. Le chef de l’exécutif, cité dans le communiqué, a soutenu que « le témoignage de citoyens de Gouraya confirme cette réalité ». Selon la même source, M. Djerad « a souligné que les auteurs de ces incendies et destructions volontaires subiront le châtiment que leur réservent les dispositions pénales en vigueur dans notre pays, notamment les articles 396 et 396 bis » du code pénal. Le Premier ministre a lancé, à l’occasion, un appel aux citoyens pour « redoubler de vigilance et pour se mobiliser fortement pour la préservation des biens et des personnes et la sauvegarde de ce patrimoine national ».

Auparavant, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad avait affirmé samedi, des hauteurs des monts Gouraya à l’ouest de la wilaya de Tipasa que « l’hypothèse d’un  acte criminel n’était pas écartée concernant les incendies déclarés vendredi dans les forêts de la région faisant deux morts, soulignant que « la loi sera rigoureusement appliquée ». Dans une déclaration à la presse après s’être enquis de la situation sur place, en compagnie du Commandant de la Gendarmerie nationale, le Général Gouasmia Noureddine, et du Directeur général de la sûreté nationale, Khelifa Ounissi, le Premier ministre a fait part de « sa décision de faire en personne le constat » de la situation dans la wilaya, annonçant l’ouverture « d’une enquête minutieuse » pour déterminer les circonstances de ces incendies, ayant provoqué une asphyxie chez plusieurs citoyens, en plus des dégâts matériels importants occasionnés. De nouveaux éléments sont apparus entretemps et c’est ce qui explique que le premier ministre n’a plus de doute quant au caractère criminel de ces incendies.

Les aveux du premier ministre ne peuvent que choquer et interpeler les citoyens algériens qui s’inquiètent à juste titre dans un contexte politique tendu par les incertitudes provoquées par la maladie du président de la république. Les citoyens sont en droit d’attendre du gouvernement plus qu’un simple aveu sur le caractère criminel des incendies. Ils veulent savoir qui se cache derrière ces actes et ils attendent que les criminels soient traduits devant la Justice. Les observateurs restent sceptiques puisqu’à ce jour les résultats de l’enquête officielle promise par le gouvernement sur les sabotages qui ont eu lieu il y a quelques mois (coupures d’électricité, disparition des liquidités dans les postes, coupures d’internet, etc.) ne sont toujours pas connus et les coupables n’ont jamais été inquiétés. L’immobilisme du gouvernement accentue la démoralisation des larges couches populaires comme on a pu le constater à travers l’abstention massive au référendum du 1er novembre dernier. Pour les observateurs, cet immobilisme ne s’explique pas toujours par un manque de volonté politique mais par la crainte du pouvoir d’ajouter de l’huile sur le feu surtout que les forces subversives peuvent à tout moment bénéficier du soutien actif de certaines capitales étrangères.

Mustapha Senhadji