Que faut-il retenir du déballage de linge sale entre Saïd Bensedira et Abdou Semmar ?

Les Algériens ont été ces derniers jours les témoins médusés d’un déballage de linge sale entre deux « influenceurs » algériens qui n’ont pas hésité à se donner en spectacle sans aucune pudeur. Le langage employé dans cet échange sulfureux en dit long sur le niveau intellectuel de ces soi-disant journalistes censés éclairer l’opinion publique algérienne par des informations et des analyses fiables. Le seul mérite de ce déballage de linge sale qui dégage une odeur putride, s’il devait y en avoir un, est qu’il nous apprend de la bouche des concernés eux-mêmes ce que dont on pouvait douter auparavant mais sans preuves. Si nous n’avons toujours pas de preuves, nous avons au moins des aveux. Au-delà des détails scabreux qui font vomir, que nous apprend cet échange de vraiment intéressant ?

Les deux « influenceurs », qui ne cessent de pérorer sur Youtube en se faisant passer pour des journalistes d’investigation spécialisés dans la dénonciation des « scandales d’Etat », n’étaient en fait que les porte-parole d’officiers indélicats qui utilisaient leur fonction au sein des services de sécurité pou nuire à des responsables civils et militaires dans le but de se frayer un chemin au sommet du pouvoir (ou pire encore dans le cadre d’un complot visant à préparer le retour au pouvoir d’un clan politico-militaire qui était censé faire partie du passé). Même si les aveux de Bensedira ne sont pas dénués d’exagérations tendant à gonfler son égo, l’essentiel est qu’il avoue qu’il a toujours été en contact avec des officiers supérieurs des services de renseignement, la plupart plus ou moins liés au clan Nezzar-Toufik, ce qui explique la violence avec laquelle ce youtubeur installé à Londres a toujours combattu l’ancien chef de l’armée algérienne, feu le général de corps d’armée Ahmed Gaïd-Salah et ses proches.

Dans sa diatribe contre Abdou Semmar, Bensedira cherche à se donner le beau rôle de quelqu’un qui défend les corps constitués de l’Etat en reprochant notamment à son ancien acolyte sa campagne de dénonciation des officiers supérieurs Hocine Boulahya, Tarek Amirat et Omar Ould Zemirli. Cependnt, Bensedira oublie tout simplement qu’il a lui-même fait la même chose avec d’autres officiers dans un passé récent. Bien entendu, il y aura toujours des apprentis influenceurs qui cherchent à abuser de la crédulité de leurs auditeurs. En revanche, il appartient aux autorités compétentes de prendre les mesures nécessaires pour cesser d’alimenter ces énergumènes d’informations tendant à semer le doute et le désarroi au sein de l’opinion publique quand elles ne participent pas directement à des entreprises de démoralisation et de déstabilisation orchestrées par des officines à la solde du Makhzen et de l’entité sioniste.

Mohamed Merabet