Qu’est-ce qui fait courir tous ces opposants au cinquième mandat ?

Les observateurs sont unanimes pour dire que, depuis que le président Bouteflika a annoncé officiellement sa volonté de briguer un cinquième mandat, les dés sont pipés. La perspective du cinquième mandat semble irrésistible même si elle sera sans aucun doute accompagnée de nouvelles réformes politiques et économiques pour satisfaire les différents groupes de pression tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Une des raisons invoquées par les analystes politiques pour justifier le fait que le résultat de l’élection présidentielle du 18 avril prochain est connu d’avance est que l’idée même du cinquième mandat du président Bouteflika n’aurait même pas été envisagée si les différents pôles du pouvoir algérien et les principaux partenaires étrangers de l’Algérie ne s’étaient pas mis d’accord sur cette option, aussi bizarre soit-elle. En soutenant l’option du cinquième mandat, chacun de ces protagonistes a une idée derrière la tête mais en fin de compte, leur entente a rendu la perspective du cinquième mandat tout à fait possible. Dans ces circonstances, à quoi pourraient servir les gesticulations des adversaires du cinquième mandat ? Il y aura des protestations de rue dans certaines wilayas. Le taux d’abstention sera très important surtout en Kabylie et à l’étranger. Et après ?

Les observateurs s’interrogent sur les véritables motivations politiques des opposants déclarés au cinquième mandat. Pour certains observateurs interrogés, les opposants au cinquième mandat savent que les carottes sont cuites mais ils se mobilisent et ils cherchent à utiliser la détresse de certains jeunes socialement exclus pour mieux peser sur le processus de réformes qui va être enclenché au lendemain de l’élection présidentielle. Les forces qui s’opposent au cinquième mandat, soit en appelant au boycott soit en soutenant le candidat Ali Ghediri, n’ont jamais cessé de bénéficier de privilèges durant les derniers mandats du président Bouteflika mais ils ne sont pas rassasiés. Ils veulent encore plus. Pour cela, ils comptent sur le chantage politique mais aussi sur l’entrisme de leurs cousins et copains restés « fidèles » au président Bouteflika, à l’instar des Ouyahia, Benyounes, Haddad, Sidi Saïd et Cie…

Mohamed Merabet