Ramtane Lamamra dirigera la campagne pour le cinquième mandat à l’étranger

La direction de la campagne d’Abdelaziz Bouteflika pour l’élection présidentielle du 18 avril prochain s’est enrichie d’un poids lourd de la scène politique algérienne en la personne de M. Ramtane Lamamra. En effet, ce dernier a été désigné pour diriger la campagne pour le cinquième mandat en direction de la communauté algérienne à l’étranger. Celle-ci a été confiée auparavant à M. Amara Benyounes. Mais les polémiques engendrées par l’opposition de plusieurs voix au cinquième mandat ont fini par convaincre l’entourage du président Bouteflika de choisir une autre pointure, plus consistante, pour « vendre » plus efficacement l’option du cinquième mandat auprès de la diaspora algérienne et devant les médias étrangers.

M. Ramtane Lamamra est un diplomate chevronné. Il fut ministre des affaires étrangères. Il a également présidé durant de nombreuses années le Conseil pour la paix et la sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) et à ce titre il a pu nouer des relations internationales qui pourraient s’avérer intéressantes dans le cadre de la campagne présidentielle. Apprécié par les capitales occidentales qui ont leur mot à dire dans cette élection présidentielle algérienne, M. Lamamra constitue un pion important dans la stratégie des partisans du cinquième mandat et rien que son engagement démontre selon les observateurs que les capitales occidentales ont fini par accepter l’option du cinquième mandat en contrepartie de réformes politiques et économiques qui devraient être initiées au lendemain de la réélection du président Bouteflika.

Par ailleurs ses origines kabyles pourraient permettre à M. Lamamra de jouer un rôle politique de premier plan en vue d’atténuer la fronde de la Kabylie contre le cinquième mandat, les principaux partis qui comptent dans cette région ayant appelé au boycott de l’élection présidentielle. Reste à savoir qui a convaincu M. Lamamra de prendre le train du cinquième mandat et contre quelle promesse politique ? La présence de M. Lamamra dans le staff de campagne de Bouteflika fait dire à certains observateurs que les forces qui gesticulent contre le cinquième mandat savent qu’elles ne pourront pas l’empêcher et qu’elles n’ont jamais cessé de soutenir d’autres pions dans le camp présidentiel – à l’image d’Ahmed Ouyahia et Amara Benyounes- pour arracher leur part de dividendes politiques et économiques au moment du grand partage qui aura lieu à l’issue de la « conférence nationale inclusive » promise par le président Bouteflika.

Mohamed Merabet