Sofiane Djilali accusé d’être sous influence française

L’ancien porte-parole du parti « Jil Jadid » qui a démissionné récemment de sa formation politique Sofiane Sakhri vient de lancer une polémique à caractère politique en accusant dans une lettre rendue publique le secrétaire général de ce parti d’opposition, Sofiane Djilali d’être « sous influence française ». Pour justifier ses accusations, Sofiane Sakhri en veut pour preuves deux faits. Le premier concerne sa réaction aux propos de l’ancien président français Nicolas Sarkozy tenus en Tunisie dans lesquels ce dernier a pointé du doigt l’Algérie comme une des causes de l’instabilité de son voisin. Sofiane Sakhri a exprimé sa réprobation des propos de Sarkozy sur sa page Facebook. Cela n’a pas été du goût du secrétaire général du parti, Sofiane Djilali qui a fait savoir lors d’une réunion de la direction de son parti que des émissaires de l’ambassade de France à Alger lui ont signifié leur mécontentement au sujet des critiques émises par son porte-parole contre l’ancien président français.

Le deuxième fait se rapporte à la position de Sofiane Djillali concernant le projet d’enseignement de l’arabe dialectal dans le premier cycle primaire défendu par Benghabrit et ses conseillers. L’ex-porte-parole du parti, Sofiane Sakhri a critiqué publiquement ce projet qui cache selon lui une volonté de s’attaquer à la langue arabe. Le secrétaire général du parti, Sofiane Djilali s’est démarqué de la position de son porte-parole en soutenant le projet de la ministre de l’éducation et en accusant ceux qui la critiquent de « baathistes ».

Si les raisons invoquées par l’ancien porte-parole du parti «Jil Jadid », Sofiane Sakhri pour justifier sa démission du parti sont exactes, cela ne peut que l’honorer politiquement dans la mesure où il est rare que dans la classe politique algérienne, les débats se focalisent sur des questions de principe. Cependant, cette mini-crise au sein d’un petit parti d’opposition faisant partie de la « coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique » (CNLTD) vient de révéler la misère politique dans laquelle se débat la classe politique algérienne. Si le fait rappelé par Sofiane Sakhri se révèle vrai, à savoir que l’ambassade de France à Alger se permet d’interpeler un parti politique algérien sur ses déclarations au sujet d’un ancien président français, c’est vraiment triste et grave même si ce parti n’est pas le seul à avoir des « relations » avec l’ambassade de France. Quant au chantage politique agité par Sofiane Djilali quand il accuse de « baathisme » tous ceux qui défendent la langue arabe en Algérie, il n’est pas nouveau puisque c’est l’accusation classique de la plupart des universitaires et des médias francophiles du microcosme algérois qui n’ont rien trouvé de mieux pour cacher leur tribalisme et leur complexe de colonisé.