Sonatrach confie des contrats de 400 millions de dollars à des entreprises nationales

Le premier ministre, Ahmed Ouyahia, a déclaré que le groupe Sonatrach vient de confier des contrats de plus de 400 millions de dollars à des entreprises nationales. Ces contrats étaient destinés au départ à faire partie d’appels d’offres internationaux. Le Gouvernement a émis des instructions réservant toutes les commandes publiques aux entreprises locales sauf en cas d’exception, a indiqué samedi, à Alger, Ahmed Ouyahia, lors de la réunion de la Tripartite sur la Charte pour le partenariat sociétaire.

Pour rappel, le Premier ministre avait adressé, en septembre dernier, aux ministres, aux walis ainsi qu’aux dirigeants des groupes industriels leur demandant de veiller, dans le cadre des commandes publiques, à la mise en œuvre de l’article 83 du Code des marchés publics (promulgué en septembre 2015), qui accorde à la production d’origine algérienne, une préférence pouvant aller jusqu’à 25% sur les offres soumises. Cette instruction du Premier Ministre s’inscrit dans le cadre de la volonté des pouvoirs publics d’encourager le développement des entreprises locales, publiques, privées ou mixtes. Elle conforte, également, les efforts du gouvernement pour réduire la facture des importations de biens et services.

Les experts économiques se réjouissent de la décision prise par le groupe Sonatrach de confier des contrats de réalisation de ses projets d’infrastructure et d’équipement à des entreprises nationales, décision qui fera économiser au pays des devises et permettra de développer ces entreprises algériennes. L’amenuisement des réserves de change a obligé de le gouvernement à recourir à des mesures de protectionnisme économique et c’est tant mieux. Cependant, les observateurs regrettent qu’il n’y ait pas plus de transparence dans les déclarations du premier ministre et dans la communication du groupe Sonatrach. Si le fait de confier des contrats à des entreprises publiques connues pour leurs capacités de réalisation ne pose aucun problème, en revanche, les observateurs restent sceptiques sur l’implication de groupes privés dans ce genre de projets en l’absence de transparence, ce qui pourrait conduire à des pratiques clientélistes douteuses. Sur les réseaux sociaux, les critiques fusent contre le gouvernement Ouyahia accusé d’exécuter les ordres d’un clan au pouvoir qui continue de privilégier sans aucune justification sérieuse certains « hommes d’affaires » du FCE qui n’apportent ni argent ni compétences.