Tebboune nomme un « opposant » comme ministre conseiller

Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a nommé dimanche M. Belaïd Mohand Oussaïd, ministre conseiller à la communication, porte-parole officiel de la Présidence de la République, indique un communiqué de la Présidence de la République. Belaïd Mohand Oussaïd a occupé plusieurs postes et responsabilités tout au long de sa carrière professionnelle. Né le 20 janvier 1947 en Tunisie, d’une famille originaire du village de Bouadnane dans la wilaya de Tizi Ouzou, Belaïd Mohand Oussaïd est titulaire d’une licence en droit public international et d’un diplôme en sciences politiques.

Le ministre conseiller à la communication, porte-parole officiel de la présidence de la République a occupé plusieurs postes et responsabilités tout au long de sa carrière professionnelle. Il a débuté son parcours en tant que journaliste à la télévision algérienne, directeur général du quotidien Echaab, puis directeur général de l’Agence Algérie presse service (APS), avant d’occuper le poste de directeur du Centre algérien de l’information et de la culture à Beyrouth (Liban). Il était également ambassadeur de l’Algérie au Bahreïn, avant d’assumer les postes de porte-parole officiel du ministère des Affaires étrangères et représentant de l’Algérie auprès de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), puis ministre de la Communication sous l’ère de Bouteflika. Il s’est présenté à l’élection présidentielle de 2009 face au président Bouteflika. Son parti le « mouvement pour la liberté et la justice » est classé dans la mouvance islamiste modérée proche des idées de l’ancien ministre Ahmed Taleb El Ibrahimi.

Les observateurs restent sceptiques quant à cette nomination. Du côté du président Tebboune, cette nomination voudrait illustrer un certain esprit d’ouverture puisqu’il n’a pas hésité à nommer un opposant. Mais du côté du principal concerné, les observateurs ne comprennent pas comment un opposant qui a condamné l’élection présidentielle accepte si facilement le poste proposé par un président contesté. Cela fait dire aux observateurs avertis qu’avec cette faune politique, le pouvoir algérien peut dormir tranquille. Les tireurs de ficelles qui manipulent les idiots qui manifestent tous les mardi et vendredi à Alger sont les mêmes qui sont sans doute en train de négocier en ce moment même avec le pouvoir des postes, des lignes de crédit, des terrains, etc. Quand est-ce que le peuple se réveillera et se mettra à lutter pour ses revendications concrètes : augmentation des salaires, augmentation du budget alloué à l’éducation et à la santé, développement local et régional plus équilibré, procédure plus transparente en matière de recrutement dans la fonction publique, etc. ?

Mustapha Senhadji