Tebboune réélu pour un second mandat avec 94,65% mais un doute subsiste sur les chiffres avancés

09.07.2024. M. Abdelmadjid Tebboune a été réélu Président de la République en obtenant 5.329.253 voix, soit un taux de 94,65% des voix exprimées, à l’issue de l’élection présidentielle qui s’est déroulée samedi, selon les résultats préliminaires annoncées, dimanche, par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi. Il est suivi du candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M. Abdelaâli Hassani Cherif qui a obtenu 178.797 voix, soit un taux de 3,17% et du candidat du Front des forces socialistes (FFS), M. Youcef Aouchiche qui a obtenu 122.146 voix, soit un taux de 2,16%.

Ces chiffres apparaissent en contradiction avec ceux avancés la veille (samedi soir) par le président de l’ANIE concernant le taux de participation préliminaire. En effet, Le taux de participation préliminaire à l’élection présidentielle est de 48,03% au niveau national et de 19,57% pour la communauté nationale établie à l’étranger à la clôture des bureaux de vote à 20:00, a annoncé dimanche le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi. Par ailleurs, selon la même source, le taux de participation était de 26,46% au niveau national et de 18,31% au sein de la communauté nationale à l’étranger à 17h00.

Si « la moyenne du taux de participation » (?) de 48% annoncée le samedi soir par le président de l’ANIE fait référence à un taux approximatif de participation à l’élection, cela signifie que 11.500.000 électeurs sur un total de 24 millions d’inscrits ont voté. Or, les résultats préliminaires avancés dimanche attribuent aux trois candidats réunis un total d’environ 5.600.000 voix. Où sont passés les 6 millions de voix restants ? Annulés ? Difficile de le croire. Erreur sur les chiffres avancés samedi soir sur le taux de participation ? C’est la seule explication plausible mais il difficile de croire à une simple erreur dans le calcul de la moyenne. Une chose est sûre. La cacophonie engendrée par ces chiffres contradictoire appelle des clarifications urgentes de la part des hautes autorités du pays.

Dans une réaction à chaud, l’analyste politique, Mohamed Tahar Bensaada, de l’Institut Frantz Fanon, n’a pas caché son amertume et sa colère : « Le communiqué commun des directions de campagne des trois candidats, rendu public ce lundi et qui parle « de contradictions et d’incohérences », permet de lever un coin du voile mais le mal qui se cache derrière cette grosse bourde est plus profond. Il s’agit d’un grave coup porté à la crédibilité de cette élection, à la stabilité des institutions et à l’autorité de l’Etat algérien à l’intérieur et à son image sur la scène internationale. Une enquête urgente s’impose et elle doit être suivie de décisions courageuses visant à nettoyer les institutions de tous les aventuriers qui mettent leurs intérêts personnels et claniques au-dessus de l’intérêt supérieur du pays au risque d’affaiblir l’Etat algérien dans une conjoncture géostratégique régionale et internationale qui nécessite la mobilisation unitaire de toutes les forces nationales pour faire face aux menaces qui visent la sécurité nationale et l’intégrité territoriale de l’Algérie » (Algérie solidaire)