Une campagne médiatique contre la réconciliation nationale

Le dernier attentat terroriste qui a coûté la vie à 11 soldats de l’ANP dans la wilaya d’Ain Defla et les signes de regain des activités terroristes en Algérie sont exploités par les courants minoritaires qui squattent les rédactions algéroises et qui sont généralement le relais médiatique d’une alliance hétéroclite comprenant des groupements d’intérêts compradores, des bureaucrates francophiles, des partis et associations « laïco-assimilationnistes » comme les appelait Belaïd Abdesselem et d’anciens gradés militaires et sécuritaires aigris et frustrés à la suite de leur mise à la retraite par le président Bouteflika.

Des médias connus pour leur hostilité maladive pour tout ce qui est arabe et musulman font semblant de pleurer la mort des militaires algériens et de faire l’apologie de l’ANP mais en réalité la seule chose qui intéresse leurs commanditaires est de reconquérir les positions perdues dans les appareils d’Etat et la sauvegarde de leurs privilèges acquis durant la décennie noire. Ils tentent aujourd’hui d’exploiter l’élan populaire qui s’est manifesté sur les réseaux sociaux en solidarité avec les martyrs du devoir de l’ANP pour revenir sur le devant de la scène. Leur thèse est simple voire simpliste : pour eux le regain du terrorisme s’expliquerait par les concessions faites par le président Bouteflika aux islamistes dans le cadre de la réconciliation nationale. Pour cela, ils n’hésitent pas à exploiter en les grossissant les carences bureaucratiques qui se manifestent dans l’application de la loi sur la réconciliation nationale et les manquements réels de l’Etat algérien à l’endroit des anciens militaires et membres des corps de sécurité (y compris ceux de la garde communale) pour discréditer la réconciliation nationale dans on son principe.

En fait, ce qui dérange ces courants et leurs alliés au-delà de la méditerranée, c’est que la réconciliation nationale a permis à l’Etat algérien d’enlever aux groupes terroristes leur couverture religieuse et de les isoler au sein de la société algérienne, évitant ainsi les risques d’une guerre civile qui aurait pu se terminer par une intervention étrangère. Par ailleurs, ces courants liés à la mafia politico-financière ont intérêt à ce que l’Algérie renoue avec le climat de guerre civile pour continuer à s’adonner aux trafics fonciers et économiques en tous genres et pour justifier l’interventionnisme de leurs alliés étrangers, français notamment, en Algérie.

En cherchant à entraîner l’ANP dans une confrontation plus générale contre une partie de la société sous prétexte de lutte contre l’intégrisme et en poussant au divorce entre l’armée et la présidence de la république, ces courants et leurs relais médiatiques se rendent coupables d’actes aussi sinon plus graves que les actes terroristes dénoncés à juste titre puisque l’abandon de la politique de réconciliation nationale risque d’affaiblir la base sociale de l’Etat algérien et ses capacités à faire face aux menaces terroristes. Fort heureusement, ce discours reste cantonné dans les limites étroites du lectorat de quelques médias francophones algérois. Dans les médias arabophones plus influents et sur les réseaux sociaux, il n’a pas un grand impact. Ce discours ne semble pas non plus rencontrer une oreille attentive au sommet de l’Etat algérien même si les partisans de ces courants continuent d’avoir des postes administratifs importants.

Les dernières nominations et mises à la retraite décidées par le président de la république ont fini par semer la panique dans les rédactions algéroises. Les dernières déclarations publiques des plus hauts responsables politiques du pays à commencer par le président de la république et le chef d’état-major de l’ANP en passant par les secrétaires généraux du FLN et du RND, Amar Saadani et Ahmed Ouyahia, au lendemain de l’attentat terroriste d’Ain Defla, vont toutes dans le même sens : l’ANP est déterminée à éliminer les derniers groupes terroristes en activité dans le cadre des principes fondateurs de l’Etat algérien tels que proclamés dans la déclaration du 1er Novembre, à savoir l’indépendance, la souveraineté et l’unité nationales,  principes que le choix stratégique de la réconciliation nationale vise justement à protéger.