Une nouvelle campagne de désinformation à l’occasion de la révocation du général Bouazza
Le remplacement du général Wassini Bouazza par le général Abdelghani Rachdi à la tête de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a été une fois de plus l’occasion pour certains sites électroniques et certains youtubeurs, qui aiment pêcher dans les eaux nauséabondes, de verser dans une campagne délirante visant à déstabiliser les institutions de l’Etat algérien, au premier rang desquelles l’institution militaire et sécuritaire qui est aujourd’hui en première ligne dans la bataille que livre l’Algérie, Etat et société, contre la pandémie du coronavirus.
Malheureusement, les pratiques du pouvoir algérien et son déficit flagrant en matière de communication ne peuvent que faciliter la tâche aux ennemis de l’Algérie. Le remplacement d’un général par un autre à la tête du service de contre-espionnage algérien n’a rien d’extraordinaire. Quelles que soient les raisons qui poussent à ce genre de décision, il s’agit d’un évènement tout à fait naturel qui n’aurait pas mérité un tel bruit s’il ne s’était pas passé dans des conditions fort discutables. Le remplacement du général Bouazza avait tout l’air d’une destitution humiliante. Les préposés à la désinformation sur YouTube ont exulté en apprenant la nouvelle, surtout qu’ils n’ont pas cessé de diffamer ce général depuis au moins trois mois. C’est ce qui explique que de nombreux patriotes ont mal reçu l’information de la révocation du général Bouazza alors qu’elle aurait pu passer inaperçue dans d’autres conditions.
Ne disposant pas de tous les éléments sur les tenants et aboutissants de cette affaire, nous nous abstiendrons de tout commentaire sur le fond mais il est de notre devoir de réagir contre toutes les pratiques susceptibles de porter atteinte à la stabilité des institutions, ce compris les pratiques qui visent à humilier les cadres civils ou militaires qui ont servi l’Etat algérien dans les conditions difficiles de la transition. Le président de la république a le droit et le devoir d’user de ses prérogatives constitutionnelles pour assurer le meilleur fonctionnement possibles à toutes les institutions de souveraineté dans cette période délicate par laquelle passe l’Algérie. Mais dans l’Algérie nouvelle que nous souhaitons tous, nul n’a le droit d’user de son pouvoir constitutionnel pour régler des comptes personnels avec des hauts cadres de l’Etat quels que soient par ailleurs les griefs qu’on peut leur adresser dans l’exercice de leurs fonctions. Si faute il y a, elle doit être sanctionnée dans le respect des lois et des usages. Autrement, c’est la porte ouverte à toutes les dérives et à toutes les manipulations médiatiques.
Mohamed Merabet