Une nouvelle campagne de désinformation contre le PDG de Sonatrach

Comme l’a rappelé récemment le président Tebboune, le groupe Sonatrach constitue un des acteurs majeurs de la souveraineté nationale en Algérie. Il est normal dans ces conditions que ses projets de développement soient parasités par des campagnes récurrentes de désinformation et de déstabilisation. La récente visite de la PDG du groupe américain Occidental Petroleum en Algérie n’a pas échappé à la règle.. Un site manifestement spécialisé dans la désinformation contre l’Algérie est allé jusqu’à prétendre que la PDG américaine a demandé une audience au président algérien pour se plaindre contre le gel d’un projet d’investissement de 2,5 milliards de dollars par le PDG de Sonatrach ! Ce dernier est accusé de privilégier le groupe italien ENI au détriment du groupe américain. Le site en question oublie de rappeler que dans ce genre d’opérations qui ont une dimension stratégique avérée, la décision ne saurait dépendre du bon vouloir du PDG de Sonatrach. Par ailleurs, le site connu par ses intrusions régulières dans des sujets qui dépassent sa compétence omet de rappeler que le groupe américain qui a racheté les parts d’Anadarko en Algérie en 2019 a voulu les revendre au groupe français Total et c’est l’Etat algérien qui s’est opposé cette opération en faisant valoir son droit de préemption. Par la suite l’Etat algérien a trouvé un accord avec le groupe américain qui a fini par rester en Algérie alors qu’il a décidé de laisser ses parts à Total dans d’autres pays africains (Ghana, Mozambique, Afrique du sud)

Pour comprendre les enjeux cachés derrière ces tractations, rappelons les déclarations faites par l’expert énergétique algérien Toufik Hasni dans un entretien accordé à Sputnik début octobre 2019.. « Par le biais de Total, ils (les Américains) s’assurent que leur marché restera dans la sphère du dollar et qu’ils continueront, ainsi, à imposer leurs prix. Total doit se plier aux injonctions américaines si elle veut maintenir ses marchés dans le pays de l’oncle Sam, où elle possède des actifs estimés à 10 milliards de dollars et dont les banques sont impliquées à 90% dans ses opérations financières. Nous avons vu, l’an dernier, comment ce super major français avait été poussé par la pression américaine à se retirer de ses chantiers gaziers en Iran. Total ne peut pas se soustraire à la volonté des États-Unis

Contrairement à ce qui est écrit sur le site en question, le PDG de Sonatrach ne peut bloquer les projets d’investissement d’Anadarko en Algérie pour la bonne raison que cette société n’existe plus puisqu’elle a été rachetée par Occidental Petroleum ! Cette dernière qui s’est engagée à rester en Algérie est appelée à poursuivre ses activités dans le cadre de la nouvelle loi des hydrocarbures, une loi qui protège les intérêts des partenaires étrangers mais qui protège également les intérêts stratégiques de l’Algérie. Et c’est dans ce cadre qu’il faut comprendre que l’Etat algérien peut parfois préférer tel ou tel partenaire (par exemple le groupe italien ENI). Il n’est pas question d’accepter une position monopolistique des Américains, qui contrôlent déjà le quart de la production pétrolière en Algérie, dans le secteur énergétique national pour la bonne raison que l’Amérique, avec sa production avoisinant les 12 millions de barils/jour, peut à tout moment faire pression sur les prix pétroliers.avec l’accord de son allié saoudien dont la production dépasse les 10 millions de barils/jour

Mustapha Senhadji