Veto russe et chinois contre un projet de résolution de l’ONU sur la Syrie

La Russie et la Chine ont opposé leur veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies prévoyant des sanctions contre la Syrie, alors que les pourparlers de paix inter-syriens se poursuivaient à Genève pour mettre fin à la crise. Le texte avait été préparé par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France après la publication d’un rapport de la mission d’enquête des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) selon lequel les forces gouvernementales syriennes étaient responsables de « trois attaques au chlore » et que les terroristes du groupe autoproclamé « Etat islamique » (EI/Daech) avaient utilisé du gaz moutarde en Syrie. Neuf des 15 membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur de la résolution. La Bolivie s’est prononcée contre le texte. L’Ethiopie, l’Egypte, et le Kazakhstan se sont abstenus.

Le projet de résolution prévoyait de « sanctionner 11 responsables militaires et politiques syriens ainsi que 10 entités gouvernementales impliquées dans le développement et la production d’armes chimiques ». Les sanctions sont un gel des avoirs et pour les individus, une interdiction de déplacement. Quelques heures avant le vote, le président russe Vladimir Poutine avait estimé qu’imposer des sanctions « n’aidera pas le processus de négociations » pour la paix en Syrie. Cela « ferait juste du tort ou minerait la confiance », envers ces négociations, avait-il ajouté, qualifiant d’éventuelles mesures contre la Syrie « d’inopportunes ».

Lors des pourparlers de Genève sur la Syrie qui ont repris jeudi visant à amorcer un règlement politique à la crise syrienne, l’émissaire de l’ONU Steffan de Mistura, avait fixé aux belligérants trois thèmes de discussion: la gouvernance, la Constitution et les élections. La Russie, pour sa part, a estimé mardi que la lutte contre le terrorisme est une « priorité » et doit aussi figurer au menu des discussions de Genève sur la Syrie. Le gouvernement syrien « n’est pas contre l’agenda proposé, mais il dit aussi que la question du terrorisme ne peut pas être ignorée », a poursuivi M.Gatilov, qui annoncé qu’il rencontrerait mercredi la délégation de l’opposition. L’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura, qui espérait pouvoir lancer un processus de négociations directes entre les belligérants, rencontre successivement chaque partie depuis vendredi, mais les discussions butent sur des questions de procédures et sur le fossé qui sépare toujours les deux parties (APS)