L’Algérie pourrait contracter des prêts auprès de la Chine pour financer des grands projets

Alors que jusqu’ici les responsables algériens ont nié toute volonté de recourir à l’emprunt extérieur pour pallier à la baisse des recettes pétrolières, le ministre du commerce, M. Belaïb a étonné plus d’un en évoquant la possibilité de l’Algérie de contracter un prêt auprès de la Chine pour financer certains grands projets, précisant qu’il s’agit d’une exception que compte faire l’Algérie compte tenu des faibles taux d’intérêt appliqués par la Chine et de la qualité des relations entre les deux pays. « Les discussions sont actuellement en cours avec la partie chinoise », a déclaré M. Belaïb en marge de sa rencontre avec le président du Conseil chinois pour la promotion de la coopération sud-sud, M. Lu Xin Hua,  sans préciser le montant des prêts que l’Algérie envisage de contracter.

Cette déclaration du ministre du commerce risque de relancer le débat sur la pertinence d’un recours à l’emprunt extérieur. Certes, un emprunt auprès de la Chine, outre le taux d’intérêt moindre, serait moins risqué sur le plan politique et diplomatique mais les adversaires d’un tel choix avancent l’argument que l’emprunt auprès de la Chine risque d’ouvrir la voie à d’autres opérations d’emprunt auprès de partenaires occidentaux. Ces experts mettent aussi en avant le fait que l’Algérie ne doit pas se tourner vers l’emprunt extérieur avant d’avoir complètement exploité toutes ses ressources financières internes qui sont encore appréciables.

En revanche, les partisans du recours à l’emprunt extérieur font savoir qu’il vaut mieux que l’Algérie exploite dès aujourd’hui les ressources du marché de capitaux international tant qu’elle a encore la garantie de ses réserves de change pour avoir des prêts avantageux pour ne pas avoir à risquer des conditions plus strictes le jour où ses réserves auront fondu. Par ailleurs, s’agissant d’un recours à l’emprunt auprès de la Chine, ces experts estiment qu’il s’agit d’un choix intelligent étant donné que la Chine est dans tous les cas bien placée pour arracher les marchés des grands travaux projetés en Algérie et qu’il serait plus judicieux qu’elle soit mise à contribution sur le plan financier. Dans ces conditions, les deux partenaires seraient gagnants. La Chine est assurée de voir sa mise remboursée avec un taux d’intérêt et de gagner par avance les marchés des grands projets au profit de ses entreprises de réalisation. L’Algérie réalise ainsi ses grands projets avec l’argent chinois et peut consacrer ses recettes financières propres pour ses autres investissements et pour ses dépenses publiques et notamment sociales.