Les partisans du général Toufik n’ont pas désarmé

Plusieurs témoins ayant rencontré le général Toufik chez lui après sa mise à la retraite, à commencer par le député du FJD, Hassan Aribi, ont pu se rendre compte jusqu’à quel point cette personnalité qui a joué les premiers rôles dans la vie politique du pays durant un quart de siècle est restée jusqu’à la fin légaliste. Bien que reconnaissant qu’il a bien été mis à la retraite par le président de la république, chef suprême des forces armées et ministre de la défense nationale, le général Toufik aurait néanmoins fait savoir qu’il ne pouvait jamais s’opposer à une décision portant le sceau de la république. Si ces témoignages sont vérifiés, il n’est pas sûr que les nombreux partisans du général Toufik parmi les officiers supérieurs du DRS écartés depuis deux ans aient le même attachement à la légalité. Le site français Mondafrique s’est fait l’écho d’une manœuvre tentée depuis le début du mois d’octobre par des partisans du général Toufik dans le but de déstabiliser le président Bouteflika.

« Le départ du général Toufik de la direction du DRS (services algériens) provoque une vaste manoeuvre de déstabilisation du pouvoir algérien. Ses sympathisants ont baptisé cette offensive « l’opération de l’article 88 » qui dans la constitution algérienne fait état de l’impossibilité pour le chef de l’Etat d’exercer ses fonctions » et le site français d’ajouter : « En réalité, ce n’est pas le départ du général Toufik qui a provoqué le sursaut des partisans du patron de l’Algérie que fut Toufik pendant un quart de siècle. La véritable goutte d’eau qui fait déborder le vase est le maintien en détention du général Hassan, ancien patron de l’anti-terrorisme et interlocuteur des Français, et le traitement humiliant imposé au général Benhadid, aautre mentor du DRS, qui croupit lui-aussi en prison. Les temps ont en effet changé pour les hauts cadres militaires. Depuis l’arrivée de Toufik à la tète du DRS en 1990, d’où il rêgnait sur le pays, il avait fait en sorte qu’aucun général ne puisse être trainé devant la justice et encore moins placé en détention. »

Que d’anciens officiers déchus soient à ce poit aigris et frustrés par leur mise à l’écart et par l’arrestation d’un de leurs supérieurs n’a rien d’étonnant. Mais le plus inquiétant est qu’ils en arrivent à envisager une riposte en dehors des canaux légaux de l’Etat. Le site français va jusqu’à se faire l’écho des menaces à peine voilées d’un ancien général « de passage à Paris » : « Nous sommes le vrai DRS, des patriotes qui restons fidèles au rôle qu’a joué l’institution militaire depuis l’indépendance et notamment durant les années noires de la guerre contre le terrorisme », expliquait en octobre  à « Mondafrique » un général à la retraite de passage à Paris. Et d’ajouter: « Nous avons des sympathisants dans les principales régions militaires, nous ne nous laisserons pas faire ».

Le site français n’hésite pas à s’interroger sur le lien entre l’ « opération article 88 » de ces anciens gradés et la récente lettre des 19 au président de la république : « Existe-t-il un lien entre la colère des galonnés et l’initiative des dix-neuf personnalités nationales qui ont réclamé une audience à Bouteflika pour mettre en cause sa capacité à diriger encre le pays? On peut l’imaginer. « Nous jouissons encore du respect et de la confiance de plusieurs politiques algériens que nous avons protégé durant les années 90. Nous avons sauvé la vie à plusieurs d’entre eux durant la guerre civile. Ils connaissent la valeur des hauts gradés du DRS et leur rôle précieux dans la lutte contre le terrorisme. Ils ont été interpellés par notre colère et beaucoup d’entre eux ont promis de donner leurs voix à nos revendications », souligne encore une fois l’ex-officier