Les propositions de AZM, un mouvement né dans le sillage du hirak du 22 février

Dans un entretien exclusif à notre confrère arabophone El Mawkif, le dirigeant du mouvement AZM, Fayçal Othmane, a présenté dans ses grandes lignes la feuille de route proposée par ce nouveau mouvement politique né dans le sillage du Hirak populaire du 22 février en vue de contribuer à la refondation démocratique de l’Etat algérien conformément aux aspirations exprimées par la jeunesse algérienne depuis près d’un an. Parmi les priorités politiques, Fayçal Othmane a ciblé la question de la modification de la Constitution qu’il estime urgente et fondamentale et qui devrait selon lui passer par l’ouverture de plusieurs ateliers spécifiques dans le cadre d’un large dialogue sans exclusive impliquant toutes les composantes de la société algérienne. Cependant, Fayçal Othmane n’a pas précisé si le renouvellement des Assemblées élues devait ou non précéder le changement de la Constitution.

Sur le plan politique, le mouvement AZM, qui s’est engagé dans la bataille de l’élection présidentielle en laissant à ses militants et sympathisants le choix de voter pour l’un ou l’autre parmi deux candidats qui avaient la préférence du mouvement, appelle les Algériens à dépasser les réactions de type populiste pour s’engager dans la vie politique à travers l’adhésion aux partis de leur choix. Fayçal Othmane insiste notamment sur la reconfiguration attendue de la scène politique à la suite du Hirak populaire, une reconfiguration annoncée en partie par les résultats de l’élection présidentielle qui ont montré le recul des partis traditionnels et la montée en puissance de nouvelles forces politiques. A cet égard, Fayçal Othmane a rappelé que son mouvement a élaboré une charte éthique établissant les règles régissant les relations du mouvement avec les autres partis politiques.

Enfin, Fayçal Othmane a plaidé en faveur d’une réforme en profondeur de l’Etat algérien qui devrait passer par son ressourcement dans les valeurs du 1er Novembre, la moralisation de la vie politique et une véritable séparation des pouvoirs pour permettre notamment au pouvoir législatif de jouer un plus grand rôle dans la vie politique, économique et sociale sur la base du respect scrupuleux de la volonté populaire. Pour Fayçal Othmane, il est urgent d’engager un dialogue sérieux entre le pouvoir et les partis politiques en vue de dépasser les dysfonctionnements qui ont conduit à l’apparition de phénomènes aussi dangereux que le « pouvoir parallèle » détenu par des forces non constitutionnelles ou les quotas sur base régionale qui n’ont jamais empêché le développement du régionalisme et du népotisme.

Mohamed Merabet