10 ans de prison ferme pour l’ancien secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd

17.11.2022. Le pôle pénal financier et économique près le tribunal de Sidi M’hamed (Alger), a condamné, lundi, l’ex-Secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Said à une peine de 10 ans de prison ferme assortie d’une amende de 8 millions DA.

Sidi Said et trois de ses fils sont poursuivis pour corruption, trafic d’influence et blanchiment d’argent. Le tribunal a condamné, dans la même affaire, Ramine Sidi Said à une peine de 12 ans de prison ferme assortie d’une amende de 8 millions DA et conforté le mandat d’arrêt international émis à son encontre, alors que son frère Hanafi Sidi Said a écopé de la même amende et de 5 ans de prison ferme. La même amende a été infligée à son frère Djamil Sidi Said qui a écopé de 3 ans de prison ferme.

L’accusé Sahnoun Mohamed Ghilas a été condamné à une peine de 3 ans de prison ferme assortie d’une amende de 8 millions DA, tandis que l’ancien directeur général de l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) d’Hussein Dey, Rehaimia Mohamed a écopé d’un (1) de prison ferme assorti d’une amende de 200.000 DA. L’ancien directeur général de Mobilis, Chouader Ahmed a été condamné à deux (2) ans de prison ferme, alors que le président du conseil d’administration de la Mutuelle des travailleurs des industries pétrolières, Abderrazak Hasbellaoui a été condamné à une peine d’un an de prison avec sursis assorti d’une amende de 100.000 DA. Le reste des accusés ont été acquittés.   Le pôle financier et économique a également prononcé un jugement portant confiscation de tous les biens et revenus saisis dans le cadre de cette affaire. 

La chute d’Abdelmadjid Sidi Saïd est en soi tout un symbole politique tant l’intéressé est connu pour être depuis près de 25 ans le principal agent du clan Nezzar-Toufik au sein de la société civile algérienne et principalement au sein du mouvement syndical depuis qu’il a été intronisé à la tête de l’UGTA au lendemain de l’assassinat, dans des circonstances suspectes, de son prédécesseur Abdelhak Benhamouda, le 28 janvier 1997. La condamnation de Sidi Saïd ne signifie pas que le clan qu’il a servi est fini en Algérie. Les casseroles que traînait Sidi Saïd étaient tellement grosses qu’il a fini par être poursuivi et condamné alors qu’il devait l’être il y a longtemps. La condamnation de Sidi Saïd est un acte de salubrité publique mais la lutte contre la corruption politique et financière de ses amis qui continuent de polluer de nombreux secteurs administratifs, économiques, politiques et médiatiques en Algérie doit continuer.

Mustapha Senhadji